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73. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

reprit-il sur le même ton ; nous tenons registre de tous les grands personnages qui sont à vingt lieues à la ronde. […] Mais, dans un style dont l’étrange incorrection tourne souvent au profit de la pensée, Saint-Simon dépeint les personnages qu’il met en scène avec une netteté et une profondeur qui le rendent égal et peut-être supérieur à celui que Racine appelait « le plus grand peintre de l’antiquité », à l’historien latin Tacite. […] C’est seulement à trente-huit ans qu’après s’être essayé à bien des métiers divers, sans avoir pu parvenir, malgré la protection de personnages illustres ou puissants, à se faire connaître du public, il conquit tout d’un coup la célébrité en publiant un discours paradoxal et brillant sur cette question proposée par l’Académie de Dijon : « Si le rétablissement des sciences et des lettres a contribué à corrompre ou à épurer les mœurs ».

74. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre V. Du Roman. »

Il faut que rien ne languisse dans le récit de ces événements ; que l’action marche avec rapidité ; que le style vif et plein de chaleur échauffe toujours de plus en plus l’imagination et l’âme du lecteur ; que les situations des personnages n’aient rien de forcé ; que leurs caractères particuliers soient bien marqués, parfaitement soutenus jusqu’à la fin ; et que le dénouement amené naturellement et par degrés, soit tiré du seul fond des événements.

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