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100. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

Il y appelle, au nom de la patrie (il est le premier qui popularisa ce mot), les Français « à illustrer la langue maternelle et, pour ce, à devorer les anciens, à les convertir en sang et nourriture », et aussi à imiter les modèles italiens. […] Bataille de Ver204 … Et alors je fis une remontrance aux Gascons, et leur dis qu’il y avoit une disputte de longue main entre les Espaignolz205 et les Gascons, et qu’il falloit à ce coup en vuider le procés commencé il y a plus de cinquante ans ; c’estoit que des Espaignolz disoient qu’ilz estoient plus vaillans que les Gascons, et les Gascons qu’ils en estoient plus que les Espaignolz ; et que, puisque Dieu nous avoit fait la grace de nous trouver en ceste occasion en mesme combat et sous mesmes enseignes, qu’il falloit que l’honneur nous en demeurast. « Je suis Gascon, je renie la patrie, et ne m’en diray jamais plus, si aujourd’huy vous ne gaignés le procés à force de combatre ; et vous verrés que je seray bon advocat en ceste cause. […] Vous n’estes pas ainsi qui combatés pour l’honneur de Dieu, service de vostre Roy et repos de la patrie. » Sur quoy je leur commanday que tout le monde levast la main.

101. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

L’amour cruellement éprouvé d’une sœur y maudit un frère meurtrier de son amant et libérateur de la patrie ; et, par amour pour son pays, un frère verse le sang d’une sœur qui s’est laissé emporter à des imprécations contre Rome et son vengeur. […] Ses héroïnes ont de même une énergie supérieure à leur sexe et elles subordonnent toujours l’amour à de plus nobles sentiments, excepté Camille, dans Horace, qui lui sacrifie tout, dieux, patrie et fraternité. […] Mais bientôt, rappelant sa cruelle industrie, Il me représenta l’honneur et la patrie, Tout ce peuple, ces rois, à mes ordres soumis, Et l’empire d’Asie à la Grèce promis : De quel front, immolant tout l’État à ma fille, Roi sans gloire j’irais vieillir dans ma famille.

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