Parmi les narrations historiques les plus remarquables, nous citerons le passage de la mer Rouge, au chapitre xive de l’Exode ; le combat des Horaces et des Curiaces, par Tite-Live ; la mort de Vitellius, par Tacite ; le passage des Alpes par François Ier, de Gaillard ; les dernières années et la mort d’Alexandre, et la fondation de l’empire Romain, par Bossuet ; la mort de Turenne et celle de Vatel, par Mme de Sévigné ; le combat de Thermopyles, et la peste d’Athènes, par Barthélemy. […] Ces qualités se font remarquer dans le récit de la bataille de Fribourg, et dans le passage de l’Oraison funèbre de Louis XIV où Massillon rappelle la mort de plusieurs membres de la famille royale. […] Pour atteindre ce but, l’écrivain se sert de comparaisons, de métaphores, de descriptions, de couleurs, de pensées, de sentiments, de tours et d’expressions qui doivent frapper vivement par la magnificence, la noblesse, la vivacité, la force et la hardiesse. — On pourra se faire une idée de ce qu’est la narration poétique et de ce qui la distingue de la narration historique, en comparant le récit du passage de la mer Rouge (Exode, xiv, 21-29) au cantique de Moïse sur le même sujet (Ex. […] Je regarde nos quarante fauteuils , dit Ducis dans une de ses lettres, comme quarante tombes qui se pressent les unes contre les autres/ — Il en est de même de certains passages de la lettre de Mme de Sévigné sur la mort de Louvois : Je suis tellement éperdue…, et de celle de Voltaire à lord Hervey à l’occasion de son ouvrage intitulé le Siècle de Louis XIV : Eh ! […] Nous citerons comme modèles en ce genre la lettre de Mme de Sévigné au comte de Grignan sur la mort de Turenne, celles où elle raconte l’aventure de l’archevêque de Reims à Nanterre, et le passage du Rhin par le comte de Guiche et le chevalier de Nantouillet, une lettre du maréchal de Luxembourg pour annoncer au roi la prise de Namur, deux de Racine à Boileau sur le siège de cette ville, et une de Mlle de Montpensier sur le bonheur de la retraite.
Ce qui rend charmants les rêves de La Fontaine, c’est qu’il n’y croit pas, même pendant qu’il les fait, et qu’il est toujours prêt à s’éveiller pour être Gros-Jean comme devant. » Comparez à cette fable ce passage des Châteaux en Espagne, par Collin d’Harleville : Si je gagnais pourtant le gros lot ! […] Tout bas, sur mon passage, on se dira : « Voilà Ce bon monsieur Victor ! […] Résoudre à ce passage. La Fontaine ne veut pas, comme Bossuet, nous effrayer par la nécessité de la mort, pour nous convertir ; mais il ne songe qu’à nous accoutumer à cette idée, à nous adoucir le passage. […] Ce verbe au singulier avec un sujet pluriel ressemble à une anomalie. — Passages, roulades ou fioritures qu’on ajoute à un trait de chant.