C’est un point arrêté, que tout ce que nous sommes, Issus de pères rois et de pères bergers1, La parque également sous la tombe nous serre : Et les mieux établis au repos de la terre N’y sont qu’hôtes et passagers. […] On se rappellera que le goût de ces souvenirs mythologiques était beaucoup plus vif chez nos pères qu’il ne l’est demeuré parmi nous.
Pour comprendre son originalité, rappelons-nous que cet homme de bien, attaché à tous ses devoirs jusqu’au scrupule ; que ce père si tendre et cet ami si dévoué reçut de la nature une âme ardente, une sensibilité inquiète, irritable, maladive et presque féminine, comme le prouvent ses vives épigrammes, ses lettres à Nicole, sa préface de Britannicus, et la fin de sa vie. […] Docile aux avis de son père, Jean-Baptiste Racine ne fit plus un vers de sa vie. […] Ni Corneille, dans son petit ménage de Rouen, écrivant Polyeucte au bruit des fuseaux de sa femme, ni Racine faisant la procession dans sa chambre, un cierge à la main, ne passaient pour des prodiges ; on aurait presque défini le grand poëte : un bon père de famille qui fait de beaux vers. » (Études littéraires et morales, t.