Télémaque, en remettant les cendres de Pisistrate, fils de Nestor, à Nicomaque, gouverneur du jeune prince, lui dit avec autant de naturel que de délicatesse : Gardez ces cendres, tristes mais précieux restes de celui que vous avez aimé, gardez-les pour son père. […] Ce caractère se trouve dans la touchante prière que fait Hector, lorsque, sur le point de se rendre au combat, il tient entre ses bras son fils bien-aimé : Dieux immortels, faites que cet enfant soit courageux dans les combats et puissant sur son peuple ; faites qu’en le voyant revenir chargé de dépouilles sanglantes, après avoir tué quelque ennemi célèbre, chacun s’écrie : Il est encore plus vaillant que son père ! […] Pyrrhus promet à la veuve d’Hector de rebâtir Ilion pour Astyanax ; Andromaque laisse échapper ces paroles si naturelles dans la circonstance : Seigneur, tant de grandeurs ne nous touchent plus guère ; Je les lui promettais tant qu’a vécu son père. […] On connaît ces paroles d’un étranger à Fénelon : Monseigneur, vous avez pour moi des boyaux de père.
Théramène dit précisément ce que Fénelon désire, et il le dit en moins de mots encore : « Hippolyte n’est plus. » Le père s’écrie ; Théramène ne reprend ses sens que pour dire : « J’ai vu des mortels périr le plus aimable. » Et il ajoute ce vers si nécessaire, si touchant, si désespérant pour Thésée : Et j’ose dire encor, seigneur, le moins coupable. […] Le père attendri demande « quel Dieu lui a ravi son fils, quelle foudre soudaine ?