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115. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Préface. L a nécessité d’une Rhétorique élémentaire est généralement sentie de tous ceux qui enseignent les belles-lettres dans les colléges. Il n’est point de professeur à qui l’expérience n’ait prouvé qu’un abrégé de préceptes précis, clair et méthodique, où les vrais principes de la composition seraient présentés avec simplicité et mis à la portée des esprits ordinaires, offrirait aux élèves de précieux avantages. Depuis que je professe la rhétorique, et déjà il y a plusieurs années, je cherche un pareil livre, et jusqu’ici je l’ai cherché en vain. Les chefs qui ont gouverné successivement l’Université ont remarqué qu’il manquait à l’enseignement et manifesté le désir qu’ils avaient de voir quelqu’un se charger de le rédiger.

116. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

Le peuple sans doute ne connaît ni les pieds ni les nombres ; il ne saurait dire comment ni pourquoi son oreille est blessée ; mais la nature a mis en nous la juste mesure des longues et des brèves, comme celle des tons graves et des tons aigus, et nous en jugeons par sentiment. » Denys d’Halicarnasse, dans son traité de l’arrangement des mots, c. 11, a développé ainsi l’observation de Cicéron129 : « Dans nos immenses théâtres, où se rassemble de toutes parts une foule ignorante, j’ai cru me convaincre que nous avons le sentiment inné de la mélodie et de la cadence ; j’ai vu de fameux joueurs de cithare hués par la multitude, pour avoir manqué une note et troublé la mesure ; j’ai vu tel joueur de flûte, non moins habile dans son art, également sifflé pour avoir mal ménagé son haleine et fait entendre des sons durs et discordants.

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