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93. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

Elle ne proférait ni plainte ni murmure ; Seulement, du drap noir qui couvrait sa figure Un mouvement léger, convulsif, continu, Trahissait le sanglot dans son sein retenu3. […] Enfin de la demeure ouverte, d’un coup d’œil Et d’un élan rapide elle franchit le seuil ; Elle nous entraîna d’un pas involontaire Dans toute la maison, comme en un sanctuaire Qu’elle semblait fouler avec recueillement, N’osant ni respirer, ni faire un mouvement, Comme si du passé l’image tendre et sainte Devait, au moindre bruit, s’enfuir de cette enceinte. […] Il y a quelque abandon dans le mouvement de la phrase poétique.

94. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre IV. »

On entend généralement par passions, de vifs mouvements de l’âme qui nous portent vers un objet ou nous en détournent. […] Les larmes en effet sont contagieuses*, te sensibilité se propage par un frémissement électrique, qui passe rapidement d’un cœur à un autre : il est impossible de voir une personne émue sans ressentir une émotion analogue ; c’est par là qu’on voit souvent au théâtre, des larmes couler de tous les yeux ; c’est par là que Massillon, dans son sermon Sur le petit nombre des élus, faisait lever tout son auditoire par un mouvement unanime d’épouvante.

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