Dieu a-t-il quelque autre sanctuaire que la terre et la mer et l’air et le ciel et le giron de la vertu ? […] Non moins frappant est ce passage de l’éloge de Duguay-Trouin par Thomas, où il s’agit d’une bataille sur mer. « Qui pourrait soutenir, je ne dis pas le spectacle, mais simplement l’idée d’un vaisseau brûlé en pleine mer ? […] Ces serpents, sur une mer orageuse, feraient bien moins d’effet. […] Ce mot domine le vers, comme leur tête domine et la mer et la plage et les corps immenses des serpents.
Dès leur source, aux mêmes déserts, La même pente les rassemble, Et leurs vœux sont d’aller ensemble S’abîmer dans le sein des mers. […] Au sein des mers, dans une île enchantée, Près du séjour de l’inconstant Protée, Il est un temple élevé par l’Erreur, Où la brillante et volage Faveur, Semant au loin l’espoir et les mensonges, D’un air distrait fait le sort des mortels. […] Lorsque sur cette mer on vogue à pleines voiles, Qu’on croit avoir pour soi le vent et les étoiles, Il est bien malaisé de régler ses désirs ; Le plus sage s’endort sur la foi des zéphirs. […] Les cieux croulent, la mer gémit, La foudre part, l’aquilon vole, La terre en silence frémit. […] mon vaisseau dans son cours ; Moins de vents orageux tourmentent le Bosphore Que la mer terrible où je cours.