Les cieux croulent, la mer gémit ; La foudre part, l’aquilon vole, La terre en silence frémit. […] La mer, dans l’excès de sa rage, Se roule en vain sur le rivage Qu’elle épouvante de son bruit ; Un grain de sable la divise, L’onde écume, le flot se brise, Reconnaît son maître et s’enfuit. […] Ainsi lorsque des monts séparés par Alcide, Les aquilons fougueux fondent d’un vol rapide, Soudain les flots émus des deux profondes mers D’un choc impétueux s’élancent dans les airs. […] Oui, tu vois en moi seule et le fer et la flamme, Et la terre et la mer, et l’enfer et les cieux, Et le sceptre des rois et la foudre des dieux.
Mais le jeune Icare oubliant les leçons que lui avoit données son père avant de s’élancer dans les airs, vola si haut, que le soleil fondit la cire de ses ailes ; et il tomba dans cette partie de la mer Egée (aujourd’hui l’Archipel), qui fut nommée depuis Ie. On dit que ce qui a donné lieu à cette fiction, c’est que Dédale fut l’inventeur des vergues suspendues aux mâts, et des voiles de vaisseaux ; qu’il s’en servit pour sortir avec Icare de l’île de Crète, et que son fils n’ayant pas dirigé les voiles, tomba dans la mer, et s’y noya.