Marmontel a médit de lui : mais La Bruyère et Vauvenargues l’ont jugé avec élévation ; et, de son temps déjà, Saint-Evremond l’avait ainsi apprécié : « Il n’y a point d’auteur qui fasse plus d’honneur à notre siècle que Despréaux : en faire un éloge plus étendu, ce serait entreprendre sur ses ouvrages, qui le font eux-même. » La Harpe lui a consacré l’un des meilleurs articles de son Cours de littérature. […] Rousseau est demeuré très-loin de ce chef-d’œuvre dans son Epitre aux Muses, bien que cette imitation soit, en ce genre, l’un de ses meilleurs ouvrages ; Gilbert en a emprunté quelques traits dans son Apologie. — Cf. […] Ce qui nous portera à les excuser, c’est qu’au rapport de Saint-Simon, Boileau, bien qu’il ait excellé dans la satire, était cependant l’un des meilleurs hommes du monde.
Chacun veut de la vie embellir le passage : L’homme le plus heureux est aussi le plus sage… Jadis la poésie, en ses pompeux accords, Osant même au néant prêter une âme, un corps, Egayait la raison de riantes images ; Cachait de la vertu les préceptes sauvages Sous le voile enchanteur d’aimables fictions ; Audacieuse et sage en ses expressions, Pour cadencer un vers qui dans l’âme s’imprime, Sans appauvrir l’idée enrichissait la rime ; S’ouvrait par notre oreille un chemin vers nos cœurs, Et nous divertissait pour nous rendre meilleurs. […] La meilleure édition de cet écrivain est celle qui a été publiée en 1823 (par Mastrella), Paris, Dalibon, in-8° : elle est accompagnée « des corrections de l’auteur, des variantes et de remarques littéraires et historiques ».