En général les livres qui traitent d’intérêts sérieux, qui ont pour objet l’humanité, la patrie, les hautes doctrines de la société, tous les ouvrages didactiques, religieux, moraux, politiques, historiques, exigent la gravité du ton, la dignité du langage, une réserve scrupuleuse dans le choix des termes. […] Or supposons, ce que je ne crois pas d’ailleurs, que la dignité du barreau défendit en effet à d’Aguesseau d’employer ce terme, il est évident qu’il n’eût été nullement déplacé, dans un autre ouvrage, par exemple, dans un livre de critique sur la Comédie italienne. […] Ceci est un livre essentiellement didactique, et le sublime ne s’enseigne pas.
Quant à l’emploi de certains mots redondants en apparence, mais qui ajoutent réellement à l’énergie de la phrase : Saisissez-moi ce petit vaurien, je vous le traiterai de la belle manière ; Prends-moi le bon parti, laisse-là tous les livres, etc. […] Ecoutez le commencement d’un petit récit de cette espèce : Un jour un trafiquant persan, s’en allant en commerce, mit en dépôt chez son voisin, cent livres de fer. […] J’appelle ellipse dure, laborieuse, celle, par exemple, de la Fontaine lui-même à la fable 2 du livre X, l’Homme et la Couleuvre.