L e mot style, qui vient du latin stylus, désignait autrefois l’aiguille, dont on se servait, pour graver les lettres sur des écorces d’arbre, ou sur des tablettes enduites de cire. […] « Avoir parcouru l’un et l’autre hémisphère, traversé les continents et les mers, surmonté les sommets sourcilleux de ces montagnes embrasées, où des glaces éternelles bravent également et les feux souterrains, et les feux du midi (premier membre) ; s’être livré à la pente précipitée de ces cataractes écumantes, dont les eaux suspendues semblent moins rouler sur la terre, que descendre des nues (second membre) ; avoir pénétré dans ces vastes déserts, dans ces solitudes immenses, où l’on trouve à peine quelques vestiges de l’homme, où la nature, accoutumée au plus profond silence, dut être étonnée de s’entendre interroger pour la première fois (troisième membre) ; avoir plus fait, en un mot, par le seul motif de la gloire des Lettres, que l’on ne fit jamais par la soif de l’or (quatrième membre) ; voilà ce que connaît de vous l’Europe, et ce que dira la postérité » (cinquième membre). […] Observez aussi à la lettre ce précepte si sage, que donne La Bruyère. […] Elle emploie des mots, qui pris à la lettre, vont beaucoup au-delà de la vérité, mais qui sont réduits à leur juste valeur par ceux qui nous entendent.
retranchez la date des lettres et la suscription solennelle : du même à la même, ou de la même au même, et je vous défie de deviner le correspondant. […] On croit sentir dans ses lettres la circonspection d’une position équivoque, et la dignité d’une haute destinée. » 52.