Après quelques faibles essais, parmi lesquels on cite toujours son imitation d’un Italien de la décadence de Luigi Tansillo, les Larmes de saint Pierre, Malherbe annonça tout ce qu’il devait être, en composant, sur le voyage de Henri IV en Limousin, la fameuse pièce : Ô Dieu dont les bontés de nos larmes touchées… Les succès se suivirent dès lors presque sans interruption. […] Encor si je pouvais, libre dans mon malheur, Par des larmes au moins soulager ma douleur ! […] Sa perte à ses vainqueurs coûtera bien des larmes. […] vous hasarderiez le fruit de tant de larmes Et celui de ce sang qu’un Dieu versa pour vous ! […] Le personnage allégorique de la Piété paraît bien grave, après ces charmantes fictions de la Nuit, de la Mollesse, de la Chicane ; la fin du poème ne semble faite que pour amener l’éloge du président de Lamoignon, et pour permettre à l’auteur « de mouiller de larmes un ouvrage de pure plaisanterie ».
La fable dit que les Hyades, filles d’Atlas, roi de Mauritanie, moururent de douleur d’avoir perdu leur frère Hyds, et que Jupiter les métamorphosa en étoiles, qu’il plaça au front du Taureau ; faveur qui n’a pu encore tarir la source de leurs larmes.