« Il faut donc penser qu’outre le rapport que nous avons, du côté du corps, avec la nature changeante et mortelle, nous avons d’un autre côté un rapport intime avec Dieu, parce que Dieu même a mis quelque chose en nous qui peut confesser la vérité de son être, en adorer la perfection, en admirer la plénitude ; quelque chose qui peut se soumettre à sa toute-puissance, s’abandonner à sa haute et incompréhensible sagesse, se confier en sa bonté, craindre sa justice, espérer en son éternité. — Il faut, par la suite du même raisonnement, que ce qui porte en nous sa marque divine, ce qui est capable de s’unir à Dieu y soit aussi rappelé. […] « Applaudie de tous (la dauphine), mais à son tour affable et civile à tous, elle prévenait ceux-ci, répondait honnêtement à ceux-là, donnant au rang et au mérite des préférences d’inclination et de justice, sans faire des mécontents ni des envieux ; conservant de sa dignité ce que lui en faisait garder la bienséance, et ne comptant pour rien ce que sa bonté lui en faisait perdre. — Vous dirai-je avec quel discernement elle jugeait des ouvrages d’esprit ?
Rien ne flatte plus l’auditoire, que ces marques de déférence, que cette respectueuse timidité, qui ne doivent pas exclure cependant un certain sentiment de dignité, que donne à l’orateur la conviction intime de la justice ou de l’importance de sa cause. […] Comme cependant ce juge est un homme, il ne sera jamais inutile de l’intéresser en faveur de l’innocence et de la faiblesse, de la justice et de la vérité.