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45. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Tout le monde se plaint de sa mémoire, et personne ne se plaint de son jugement. […] On est quelquefois un sot avec de l’esprit, mais on ne l’est jamais avec du jugement. […] Le temps n’a fait que sanctionner le jugement de son époque. […] La connaissance qu’elle a des affaires de son État, et son jugement exquis, lui fera démêler ce qui est solide et réel d’avec ce qui ne sera qu’apparent. […] La passion, qui nuit à son jugement, anime ses paroles et les rend souvent éloquentes.

46. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Mais du monde, nous ne percevons que les phénomènes, et nos jugements ne sont que l’affirmation des rapports qui existent entre eux. […] Il résulte de là qu’il est impossible d’asseoir sur rien un jugement solide, que l’homme est la mesure de toutes choses, qu’il n’y a pas plus de passage et de relations possibles de l’être au connaître que d’analogie et de représentation possibles de la pensée à la parole ; en un mot, que tout est vrai et que tout est faux. […] Elles étonnèrent d’abord les Athéniens : car ce qu’on nommoit alors sagesse n’estoit autre chose qu’une prudence de manier affaires et un bon sens et jugement en matière d’Etat et gouvernement, laquelle profession, ayant commencé à Solon, avoit continué de main en main comme une secte de philosophie. […] Partant de ce principe que l’éloquence est une dialectique à l’usage du peuple, il passa en revue les idées principales qui règlent les jugements de la plupart des hommes et déterminent leurs résolutions. […] Voilà un homme doué d’un jugement étendu, d’une riche imagination, d’une mémoire heureuse, d’une organisation délicate : l’âme d’un artiste unie à la raison d’un philosophe.

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