Voltaire se jugeait peut-être lui-même en disant : « Je suis comme les petits ruisseaux : ils sont transparents, parce qu’ils sont peu profonds1. » Paris Je crois voir à la fois Athène et Sybaris2 Transportés dans les murs embellis par la Seine : Un peuple aimable et vain, que son plaisir entraîne, Impétueux, léger, et surtout inconstant, Qui vole au moindre bruit, et qui tourne à tout vent, Y juge les guerriers, les ministres, les princes ; Rit des calamités dont pleurent les provinces ; Clabaude le matin contre un édit du roi, Le soir, s’en va siffler quelque moderne, ou moi ; Et regrette, à souper, dans ses turlupinades3, Les divertissements du jour des barricades4. […] L’existence de dieu Consultez Zoroastre2, et Minos, et Solon, Et le sage Socrate, et le grand Cicéron : Ils ont adoré tous un maître, un juge, un père : Ce système sublime à l’homme est nécessaire ; C’est le sacré lien de la société, Le premier fondement de la sainte équité, Le frein du scélérat, l’espérance du juste. […] Joubert juge ainsi Voltaire : « Il connut la clarté, et se joua dans la lumière, mais pour l’éparpiller et en briser tous les rayons.
Mais il juge, d’après sa propre douleur, combien le père du jeune Anglais doit être malheureux de l’avoir perdu. […] Un des compagnons de ses folies est cité en justice ; le prince ose l’accompagner devant le tribunal ; il espère intimider ou gagner les juges. […] William s’élance, il serre l’enfant dans ses bras et l’arrose de ses larmes ; il raconte tout aux juges et se livre à eux. […] Il espérait bien que les juges, redoutant la puissance de Sylla, condamneraient cet infortuné. […] Vous racontez le fait simplement, tout en disposant l’esprit des juges en faveur de vos clients.