Tout le peuple au-devant court en foule avec joie ; Ils bénissent le chef que Madrid leur envoie. […] Ballanche parle de la beauté : Mais si toutes les choses merveilleuses qui font la joie et l’orgueil des mortels n’ont que la durée d’un instant, combien cet instant est fugitif pour la plus merveilleuse de toutes ! […] Une chose qui fait crier miséricorde à tout le monde ; une chose qui comble de joie madame de Rohan et madame de Hauteville ; une chose enfin qui se fera dimanche, et qui ne sera peut-être pas faite lundi.
Les manifestations trop libres de la joie ou de la douleur, les effusions désordonnées de l’amour ou de la haine leur paraissent honteuses, moins parce qu’elles révèlent une âme faible et incapable de se contenir, que parce qu’elles sortent des limites de la convenance. […] Ce bon peuple d’Athènes est le plus aimable de tous les peuples, mais aussi le plus léger et le plus inconséquent ; il a des retours plus soudains et des caprices plus inexplicables que ceux de la mer ; il a pour ses favoris la passion violente et meurtrière d’un enfant pour ses jouets ; il les jalouse, les épie, les accuse, les condamne avec l’emportement de la passion et la joie de la vengeance satisfaite ; les plus heureux sont ceux qu’il laisse à l’abandon, comme ses vieilles galères dont les cadavres gisent çà et là, épars sur le sable désert du rivage. […] Ils ont la joie de voir leur ville bien-aimée croître chaque jour en puissance et en splendeur.