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77. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Le goût et le talent de l’éloquence étaient innés chez ce peuple privilégié : persuader par la parole, telle était l’ambition de chacun, et, comme chacun espérait persuader un jour, il obéissait au vœu d’un orateur aujourd’hui bien inspiré, assuré qu’on lui obéirait à lui-même une autre fois. […] Venez, suivez les pas de la religion d’amour, comptez, s’il est possible, les bienfaits qu’elle répand à pleines mains sur les hommes, les œuvres de miséricorde qu’elle inspire, et qu’elle seule peut récompenser. […] Il aima la force, non par le besoin qu’en a la faiblesse, mais par le goût qu’elle inspire à l’habileté qui sait la comprendre et s’en servir. […] … Sous quelque arrêt fatal ce jeune homme accablé M’inspirait un amour d’un vague effroi mêlé. […] Où je lui prodiguais, libre, joyeuse et fière, Cet amour et ces soins qu’inspire un cœur de mère ?...

78. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIX. des qualités accidentelles du style. — noblesse, richesse, énergie, sublime  » pp. 257-273

En effet, ces deux qualités, magnificence et richesse, supposent plutôt, en général, la dignité que la force ; l’écrivain qui les déploie a sans doute été ému, inspiré, enthousiasmé par une grande idée, mais il a dû rester assez maître de lui pour la pénétrer dans toute sa profondeur, pour la développer dans toute son étendue et toute sa pompe. […] Selon moi, le sublime suppose toujours, dans l’objet qui l’inspire, l’intelligence ; dans le sujet qui l’éprouve, la conscience de son émotion.

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