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133. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

A Athènes, le dernier matelot naissait avec cette idée qu’il était Grec, c’est-à-dire supérieur aux barbares ; Athénien, c’est-à-dire supérieur aux autres Grecs. […] C’est à cette grande idée qu’il dut son influence, bien plus qu’à ses veilles, à ses exercices et aux leçons du rhéteur Isée. […] Les philosophes conçoivent des abstractions ; les peuples ne comprennent que les idées qu’ils voient et qu’ils touchent. […] Il serait aussi impossible de séparer ses idées de la forme qu’il leur a donnée que de détacher une pierre des vieilles constructions soudées par le ciment romain. […] Mais il n’en est pas de même des idées oratoires.

134. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Pascal, 1622-1662 » pp. 44-51

Les Pensées ne sont que des fragments du grand ouvrage sur lequel il consuma les dernières années de sa vie ; mais ces fragments présentent quelquefois une beauté si accomplie, qu’on ne sait en vérité qu’y admirer davantage, ou la grandeur et la vigueur des sentiments et des idées, ou la délicatesse et la profondeur de l’art. » 1. […] Ce mot ajoute au relief de l’idée. […] Oui, le spectacle de l’univers est morne, et effraye l’imagination, quand l’idée de Dieu cesse d’être notre lumière. […] L’orateur est occupé de son sujet, et le déclamateur de son rôle : l’un agit, l’autre feint ; le premier est un personnage exposant de grandes idées, le second un personnage débitant de grands mots. » 1.

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