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37. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre III. Du Genre historique. »

La liaison des faits dans l’histoire doit être, pour ainsi dire, aussi naturelle que la liaison des divers membres du corps humain. […] Il faut qu’il lui montre le cœur humain à découvert, et qu’il démêle à ses yeux les secrets ressorts qui le font mouvoir dans les différentes circonstances de la vie. […] Les causes des faiblesses et des misères humaines, que le philosophe ne peut découvrir par les seules lumières de sa raison, y sont exposées dans le plus grand jour. […] La religion païenne, si favorable aux passions humaines, consacrée, pour ainsi dire, par une longue suite de siècles, était la religion de tous les peuples. […] Ce sont proprement les Mémoires de sa vie, où elle peint au naturel le cœur humain.

38. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

Minosa, juge aux enfers tous les pâles humains. […] Et que peut se refuser la faiblesse humaine, pendant qu’on lui accorde tout ? […] Les sentiments sont sublimes, dit l’Abbé Batteux (2), quand fondés sur une vraie vertu, ils paraissent être presque au-dessus de la condition humaine, et qu’ils font voir, comme l’a dit Sénèque, dans la faiblesse de l’humanité la constance d’un Dieu. […] Le premier est tiré d’un sermon de Massillon, qui peint ainsi le néant des choses humaines. […] Ses anges ont partout fait entendre leur voix ; Et sortant de la poudre une seconde fois, Le genre humain tremblant, sans appui, sans refuge, Ne voit plus de grandeur que celle de son juge : Ébloui des rayons dont il se sent percer, L’impie avec horreur voudrait les repousser.

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