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162. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Ils doivent parler, agir à l’imitation des hommes, dont ils deviennent les copistes et prennent les rôles, chacun suivant une certaine analogie de caractère. […] Cet homme célèbre réunissait en lui les grâces, l’ingénuité et la crédulité d’un enfant. […] Ses acteurs n’étaient ni des héros, ni des hommes, ni des dieux ; mais des personnages tels que Polyphème, Sisyphe, etc. Si on y voyait des hommes ou des héros, ils n’y faisaient ordinairement que les seconds rôles. […] Il n’y eut pas un seul être qui ne parlât pour s’unir à l’hommage que l’homme rendait.

163. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

Une action dans le vraisemblable ordinaire, est celle qui arrive plus souvent que l’action contraire ; comme il arrive plus souvent (pour me servir des deux exemples donnés par le même Aristote) qu’un homme foible est vaincu par un homme fort ; qu’un homme simple est trompé par un homme subtil et adroit. Une action dans le vraisemblable extraordinaire, est celle qui arrive bien moins souvent que l’action contraire ; mais dont la possibilité est assez aisée, pour que cette chose ne soit pas regardée comme un prodige, quand elle arrive ; comme lorsqu’un homme fort est vaincu par un homme foible, un homme subtil et adroit trompé par un homme moins subtil et moins adroit que lui. […] Le second, c’est d’opposer le ridicule ou le vice à l’honnête et au décent ; de représenter à côté d’un misanthrope, un homme doux et poli ; à côté d’un flatteur, un homme sincère et vrai. […] Ariste est un homme d’un sens droit et d’une raison saine : il pense que l’homme sage doit s’accommoder au plus grand nombre, n’avoir rien d’affecté dans ses habits, et suivre l’usage. […] En effet que seroit-ce qu’une intrigue tragique entre des hommes du commun ?

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