Le choix des synonymes contribue beaucoup à la correction du style ; mais il faut que ce choix soit heureux, car il n’y a pas de synonymes parfaits. […] Par un circuit adroit la Périphrase heureuse Embellit la pensée ou la rend moins hideuse. […] Il y a deux sortes d’harmonie dans le style : l’harmonie mécanique, qui résulte d’un bon choix et d’une disposition heureuse des mots, et l’harmonie imitative, qui lie l’arrangement des mots avec le sens des phrases. […] On prend texte d’un fait heureux arrivé au correspondant pour faire l’éloge de son mérite, sans exagération comme sans réticence ou arrière-pensée. […] Les lettres de condoléance sont le contraire des lettres de félicitations : celles-ci ont pour texte les circonstances heureuses de l’existence ; celles-là, les malheurs de la vie.
Quand nous disons que le style de Racine est excellent, c’est que nous considérons, d’une part, ces idées si justes, si clairement conçues par le poète, disposées dans un ordre parfait, et se fortifiant mutuellement ; et, de l’autre, ces expressions propres, que l’auteur a peut-être cherchées avec effort, mais qui semblent être venues d’elles-mêmes se ranger sous sa plume : ces phrases où la complication de la période ne nuit en rien à la clarté du sens, et cet heureux arrangement de mois qui ferait des vers de Racine la musique la plus harmonieuse pour l’oreille, lors même qu’ils ne seraient pas le langage le plus entraînant pour le cœur. […] Il est un heureux choix de mots harmonieux : Fuyez des mauvais sons le concours odieux. […] L’harmonie, est ce charme du style qui résulte, pour l’oreille, de l’heureux choix des mots et de leur habile combinaison. […] viens avec moi ; « Viens, nous serons heureux ensemble : « La terre est indigne de toi.