Courtes, substantielles et animées de mots saillants qui se retiennent, ses allocutions de guerre ou ses harangues adressées aux notables, aux parlements et au clergé sont d’un orateur éloquent à l’improviste, et sachant mieux ce qu’il dit que ce qu’il va dire.
Ainsi, un général vient de mourir : le temple s’ouvre, ses voûtes retentissent d’accents lugubres ; tout à coup ils sont interrompus, un ministre paraît dans la chaire de vérité ; on l’entend s’écrier : Ils meurent donc comme le reste des hommes, ces héros couverts de gloire, ces foudres de guerre qui ont fait trembler les peuples, ces arbitres de la paix qui ont fait cesser leurs terreurs17, etc. […] La première partie va maintenant se décomposer, et nous montrer saint Louis humble devant Dieu avec plus de mérite, charitable envers le prochain avec plus d’éclat, sévère à soi-même avec plus de force et plus de vertu ; et la seconde établira que saint Louis a été, par sa sainteté même, grand dans la guerre et dans la paix, grand dans l’adversité, grand dans la prospérité, grand dans le gouvernement de ses États, grand dans sa conduite avec les étrangers. […] Ce qu’on peut assurer d’après le rapport de Thucydide, c’est qu’on fit dans Athènes des obsèques publiques aux citoyens qui avaient été tués à la guerre de Samos, l’an 441 avant notre ère, et que Périclès, l’orateur le plus éloquent alors, prononça leur éloge. […] Aristote les a réduits, dans sa Rhétorique, à cinq chefs généraux : les finances, la paix et la guerre, la sûreté des frontières, le commerce et l’établissement des lois.