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132. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Lamennais, 1782-1854 » pp. 455-468

Alors commence une guerre effroyable : ni l’âge ni le sexe ne sont épargnés ; les places publiques, les routes, les champs même, et jusqu’aux lieux les plus déserts, se couvrent d’instruments de torture, de chevalets, de bûchers, d’échafauds. […] Mes affaires empirent de plus en plus, et j’ai à me défendre contre une guerre de coalition.

133. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Le poète épique se fait, par la puissance de son imagination, le témoin et le peintre passionné de grandes révolutions comme la guerre de Troie et la fondation de Rome, d’exploits héroïques comme la délivrance des saints lieux ; on l’a vu, chantre inspiré, raconter dignement, dans le Paradis perdu, les mystères de la création et la chute du premier homme. […] Je suis donc un foudre de guerre ? […] Lorsque Bossuet résume le caractère d’Antonin et de Marc-Aurèle, le parallèle des deux princes, en développant la pensée, amène la forme périodique : « Le père, toujours en paix, est toujours prêt dans le besoin à faire la guerre ; le fils est toujours en guerre, toujours prêt à donner la paix à ses ennemis et à l’empire. » (Disc, sur l’Histoire universelle, Ire partie, Xe époque.) […] Enfin, étonnés d’avoir un tel roi, et honteux d’espérer moins que lui, ils reçurent avec admiration ses ordres pour la guerre. » (Histoire de Charles XII, livre II). […] L’Écriture, qui commande de sanctifier les guerres, ne nous apprend-elle pas que la piété n’est pas incompatible avec les armes ?

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