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175. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

En blâmant très souvent le fond de ses idées, on ne peut qu’en louer la forme, puisqu’il offre un des plus parfaits modèles d’une concision vive et piquante. […] Les ruches des abeilles étaient aussi bien mesurées ii y a mille ans qu’aujourd’hui, et chacune d’elles forme cet hexagone aussi exactement la première fois que la dernière118. […] Ce fut en 1696, trois ans après avoir été reçu, non sans lutte et sans peine, à l’Académie française, que mourut ce rare écrivain, qui, à côté de quelques tours laborieux et de quelques remarques subtiles, offre une abondance incroyable de justes et piquantes réflexions, de pensées solides et de formes heureuses238. […] Semblables au tonnerre qui se forme sur nos têtes, il n’est resté de l’éclat et du bruit passager qu’ils ont fait dans le monde que l’infection et la puanteur287. […] c’est que chaque ouvrage est un tout, et qu’elle travaille sur un plan éternel dont elle ne s’écarte jamais ; elle prépare en silence les germes de ses productions ; elle ébauche par un acte unique la forme primitive de tout être vivant ; elle la développe, elle la perfectionne par un mouvement continu et dans un temps prescrit.

176. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VI. De l’élocution et du style. »

C’est la partie importante, essentielle de toute œuvre littéraire ; c’est la forme extérieure et sensible de la pensée ; sans elle, le travail de l’imagination meurt en naissant. […] L’harmonie imitative convient surtout à la poésie ; elle forme des images vives et pittoresques, elle peint par les sons. […] Ces figures sont très nombreuses ; les rhéteurs en ont rempli des volumes, en voulant noter toutes les formes que peut revêtir la pensée : nous nous contenterons de citer les principales. […] L’ironie, ou contre-vérité, est une figure qui a pour but de faire entendre le contraire de ce qu’on dit ; elle cache souvent le blâme sous une forme louangeuse.

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