Il fait en sorte que les expressions soient toujours nobles, riches, naïves, douces, gracieuses, agréables, selon la diversité des sujets, et qu’elles n’aient jamais rien de commun ni de trivial. […] Notre vers de dix syllabes a une marche régulière et nullement fatigante : il coule de source, il est doux sans lenteur, rapide sans cascade, et l’inégalité des deux hémistiches avec le mélange des finales alternativement sonores et muettes, suffit pour le sauver de la monotonie. […] Combien j’ai douce souvenance Du joli lieu de ma naissance ! […] O Père qu’adore mon père, Toi qu’on ne nomme qu’à genoux, Toi dont le nom terrible et doux Fait courber le front de ma mère. […] Mais, pour produire ces effets, elle doit être douce, suivant l’expression de Fénelon, naturelle et harmonieuse.
L’obéissance est sage, et son aveuglement Forme un chemin plus doux que le commandement, Lorsque l’amour l’a fait, et non pas la contrainte. […] Digne ressentiment à ma douleur bien doux ! […] Vous promettez beaucoup, et donnez davantage : Vos biens ne sont point inconstants, Et l’heureux trépas que j’attends Ne vous sert que d’un doux passage, Pour nous introduire au partage Qui nous rend à jamais contents. […] Voilà de vos chrétiens les ridicules songes ; Voilà jusqu’à quel point vous charment leurs mensonges ; Tout votre sang est peu pour un bonheur si doux ! […] — Afin que, par contrainte, J’arreste la fureur de l’âme en douce crainte.