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62. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

La rhétorique se divise en trois parties : l'invention, la disposition et l'élocution. […] La disposition. La disposition est l'art de classer dans l'ordre le plus propre à les faire valoir, les pensées, les arguments fournis par l'invention. […] La disposition. Qu'est-ce que la disposition ?

63. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE II. Du choix et de la délicatesse des expressions. » pp. 9-77

« C'est une chose merveilleuse, dit Rollin, comment des mots qui sont à la disposition de tout le monde, et qui par eux-mêmes n’ont aucune beauté particulière, étant choisis avec goût, maniés avec art et appliqués avec discernement, acquièrent tout d’un coup une beauté, un éclat qui les rend méconnaissables. » Il n’y a rien de remarquable dans les mots suivants : « C'est à Cadmus que la Grèce est redevable de l’invention des caractères ; c’est de lui qu’elle a appris l’art de l’écriture. » Mais on est charmé, lorsqu’on entend la même chose exprimée de cette manière si noble et si gracieuse : « C'est de lui que nous vient cet art ingénieux De peindre la parole et de parler aux yeux, Et, par des traits divers de figures tracées, Donner de la couleur et du corps aux pensées. » En latin, le mot ædificare, employé dans le sens propre, est un terme fort simple. […] I Les adjectifs qui expriment une disposition de l’esprit, un mouvement du cœur relativement à tel acte, comme lœtus, joyeux ; tristis, triste ; prudens, prudent ; sciens, sachant ; ignarus, ignorant ; liber, libre ; coactus, forcé, etc., sont beaucoup plus élégants que les adverbes lœtè, avec joie ; tristè, tristement ; prudenter, prudemment ; liberè, librement, etc. […] VI Bien qu’il soit difficile de dire quelque chose de précis sur le grand nombre d’adjectifs qui se construisent avec le génitif, toutefois on peut établir comme principe que les adjectifs qui viennent des verbes et qui expriment une disposition habituelle de l’esprit relativement à telle chose, comme avidus (de avere, désirer vivement), avide de ; capidus (de cupere, désirer), désireux de ; studiosus (de studere), etc., veulent leur complément au génitif. […] Il en est ainsi de beaucoup d’autres adjectifs qui expriment de même une disposition de l’esprit, une idée de jouissance habituelle, de possession, relativement à telle chose, comme : peritus, qui a l’expérience de, qui est habile dans ; memor, qui a le souvenir de, qui se souvient ; conscius, qui a la conscience de, qui connaît ; compos, qui a la jouissance de, qui jouit, etc. […] X Après les adjectifs ou les participes qui expriment une bonne ou une mauvaise disposition relativement à telle chose, on met bien l’accusatif avec in ou ergà au lieu du datif, surtout quand ces adjectifs et les mots auxquels ils sont joints indiquent plutôt une inclination de la volonté, une tendance morale, qu’un rapport d’attribution.

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