Au contraire, l’homme écoute avec plaisir ce qui lui plaît ; et c’est ce plaisir qui l’amène à croire ce qu’on lui dit. » Il y a trois sortes d’harmonies dans le discours : l’harmonie des mots, l’harmonie des périodes, et l’harmonie imitative. […] Ce serait vouloir ressembler à ce rhéteur qui, suivant Lucien, se croyait le premier des hommes parce qu’il avait sans cesse dans la bouche quinze ou vingt mots attiques qu’il s’était exercé à prononcer avec grâce et dont il assaisonnait tous ses discours.
Rappelons ces beaux vers de M. de Lamartine sur le chant du cygne : Les poëtes ont dit qu’avant sa dernière heure En sons harmonieux le doux cygne se pleure ; Amis, n’en croyez rien ; l’oiseau mélodieux D’un plus sublime instinct fut doué par les dieux Du riant Eurotas près de quitter la rive, L’âme, de ce beau corps à demi fugitive.