Dans cette enfance ou, pour mieux dire, dans ce chaos du poëme dramatique parmi nous, votre illustre frère, après avoir quelque temps cherché le bon chemin et lutté, si je l’ose ainsi dire, contre le mauvais goût de son siècle, enfin, inspiré d’un génie extraordinaire et aidé de la lecture des anciens, fit voir sur la scène la raison, mais la raison accompagnée de toute la pompe, de tous les ornements dont notre langue est capable, accorda heureusement la vraisemblance et le merveilleux, et laissa bien loin derrière lui tout ce qu’il avait de rivaux, dont la plupart, désespérant de l’atteindre, et n’osant plus entreprendre de lui disputer le prix, se bornèrent à combattre la voix publique déclarée pour lui, et essayèrent en vain, par leurs discours et par leurs frivoles critiques, de rabaisser un mérite qu’ils ne pouvaient égaler1. […] Aussi un de nos critiques a-t-il fait tout récemment cette judicieuse remarque : « Le bon sens public ne s’est pas abusé, lorsqu’il a dit le siècle de Louis XIV.
L’académicien Auger a rédigé sur lui un Essai biographique et critique ; déjà Vauvenargues lui avait consacré un article dans ses Réflexions sur quelques poëtes. […] Belle accumulation d’épithètes et d’images. « Le trouble et le désordre de la nature sont, d’après l’observation d’un critique, merveilleusement caractérisés dans ces vers. » M. de Lamartine, dans quelques strophes de sa pièce intituléeJéhova ou l’idée de Dieu, a fort heureusement reproduit le mètre employé ici par Rousseau.