Toutes les fois que, dans une situation critique et dangereuse, nous voyons un homme déployer un courage extraordinaire, ne compter que sur lui-même, se montrer inaccessible à la crainte et plus grand que le danger, mépriser l’opinion du vulgaire, son intérêt personnel, et jusqu’à la mort qui le menace, l’élévation de son âme passe dans la nôtre, et nous éprouvons le sentiment du sublime.
Comme on peut dire qu’il n’y eut plus de Grecs ni de Romains, dès l’instant qu’il ne fut plus permis, à Athènes ou à Rome, d’exposer publiquement, et de défendre avec courage les intérêts de la liberté et la forme du gouvernement ; on peut dire aussi que tout fut perdu pour l’éloquence, dès qu’il n’y eut plus de peuples essentiellement libres.