Une armée de cent mille hommes, commandée par les empereurs de Russie et d’Autriche, a été en moins de quatre heures coupée ou dispersée : ce qui a échappé à votre feu s’est noyé dans les lacs. […] Faites bien ce que vous faites ; vous raisonnez : que vos raisonnements coupent, tranchent, abattent ; vous faites de la charité : qu’elle coule à pleins bords ; qu’elle inonde, qu’elle enchante ; vous lancez des colères : qu’elles s’échappent en saillies ardentes et irrésistibles.
Un ouvrage n’a une véritable unité que quand on ne peut rien en ôter sans couper dans le vif. […] Le rare fut qu’on voulut laisser mettre le roi à table pour souper avant d’effrayer par de grands remèdes, et laisser achever son couper sans l’interrompre et sans l’avertir de rien : sur la foi de Fagon et le silence public, il croyait Monseigneur en bon état, quoiqu’il l’eût trouvé enflé et changé dans l’après-dînée, et qu’il en eut été fort peiné. […] Ces jeux de l’imagination, ces finesses, ces tours, ces traits saillants359, ces gaietés, ces petites sentences coupées, ces familiarités ingénieuses qu’on prodigue aujourd’hui, ne conviennent qu’aux petits ouvrages de pur agrément.