Seuls dans leurs doctes vers ils pourront vous apprendre Par quel art sans bassesse un auteur peut descendre ; Chanter Flore210, les champs, Pomone211, les vergers, Au combat de la flûte animer deux Bergers ; Des plaisirs de l’amour vanter la douce amorce, Changer Narcisse212 en fleurs, couvrir Daphné213 d’écorce ; Et par quel art encor l’églogue quelquefois Rend dignes d’un Consul la campagne et les bois. […] Je les vois, prodiguant leur vie, Chercher ces combats meurtriers, Couverts de fange et de lauriers, Et pleins d’honneur et de folie. […] Tel que le ministre intrépide Du tonnerre effrayant des Dieux271, Sur un peuple d’oiseaux timide S’élance des voûtes des cieux : Bientôt la splendeur de sa race Impose à son heureuse audace Des triomphes plus signalés : Il cherche des périls terribles, Épargne les troupeaux paisibles, Et combat les dragons ailés. […] Enfin le poète encore plein d’images sanglantes, témoigne à Louis XIII avec quelle ardeur il le suivrait dans les combats, si la vieillesse ne glaçait ses sens, et termine son ode par un trait emprunté d’Horace, mais qu’il a embelli. […] Rien ne peut retarder son essor courageux : Ni d’un peuple en fureur l’audace téméraire, Ni l’aspect menaçant d’un tyran sanguinaire, Ni des vents et des flots les combats orageux.
Le poète ressemble à un général d’armée, qui, après avoir médité avec sagesse sur le plan de la bataille, combat avec fureur.