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37. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

Un combat violent s’engage entre les cavaliers, sur les deux ailes des armées. […] Toute l’armée s’arrête pour voir le combat des deux chefs. […] Le combat recommence de toutes parts. […] Aux attaques d’une armée disciplinée succèdent des combats à la manière des héros d’Ilion. […] Dans la nuit du 13 octobre, Guillaume fit annoncer aux Normands que le lendemain serait jour de combat.

38. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

En abattant d’une main ce qu’il a élevé de l’autre, l’orateur chrétien ne se combat point lui-même ; il ne combat que des illusions, et avec d’autant plus de supériorité, qu’après avoir, comme par complaisance, accordé ce qu’il devait au siècle et à ses coutumes, il semble se jouer de toute la pompe qu’il a étalé un moment, et fait voir à ses auditeurs détrompés combien ce qu’ils admirent est peu de chose, puisqu’il ne faut qu’un mot pour en montrer le vide, et qu’un instant pour en marquer le terme. […] Ce n’est que par là, ce me semble, que l’agresseur peut balancer l’avantage du défendeur ; et si le feu est également bien ménagé de part et d’autre, et si aucun des deux ne s’épuise en efforts perdus ; s’ils s’attendent, s’ils ne déploient et ne font agir qu’à propos leurs réserves et leurs ressources, je pense qu’après le même nombre de répliques de part et d’autre, le combat se trouvant égal, le seul avantage marqué sera celui de la bonne cause. […] Aussi le combat se terminait-il le plus souvent comme celui de l’Odyssée, à moins que l’adversaire de Cochin ne fut Le Normand. […] Ce ne sont pas seulement des hommes à combattre, ce sont des montagnes inaccessibles ; ce sont des ravins et des précipices d’un côté, c’est de l’autre un bois impénétrable ; dans le fond est un marais ; et derrière des ruisseaux, de prodigieux retranchements ; ce sont partout des forts élevés et des forêts  abattues qui traversent des chemins affreux, et au dedans, c’est Merci avec ses braves Bavarois, enflés de tant de succès et de la prise de Fribourg ; Merci qu’on ne vit jamais reculer dans les combats ; Merci que le prince de Condé et le vigilant Turenne n’ont jamais surpris dans un mouvement irrégulier, et à qui ils ont rendu ce témoignage que jamais il n’avait perdu un seul moment favorable, ni manqué de prévenir  leurs desseins comme s’il eut assisté à leurs conseils. […] C’est à ce mot que finit l’exposition : car tout est en scène, le héros, son ennemi, et le lieu du combat.

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