Il donna plusieurs comédies, imitées des Italiens. […] Quand vous m’avez reproché mes vanités, et nommé le comte de Gormas un capitan de comédie, vous ne vous êtes pas souvenu que vous avez mis un À qui lit au devant de Ligdamon 320, ni des autres chaleurs poétiques et militaires qui font rire le lecteur presque dans tous vos livres. […] Cela eût suffi au bon homme Plaute, qui n’y cherchoit point d’autre finesse : parcequ’il y a des dieux et des rois dans son Amphitryon, il veut que c’en soit une, et parcequ’il y a des valets qui bouffonnent, il veut que ce soit aussi une comédie, et lui donne l’un et l’autre nom, par un composé qu’il forme exprès de peur de ne lui donner pas tout ce qu’il croit lui appartenir. […] Que si vous trouvez quelque apparence en ce raisonnement, et ne désapprouvez pas qu’on puisse faire une tragédie entre des personnes médiocres, quand leurs infortunes ne sont pas au-dessous de sa dignité, permettez-moi de conclure, a simili, que nous pouvons faire une comédie entre des personnes illustres, quand nous nous en proposons quelque aventure qui ne s’élève point au-dessus de sa portée. Et certes, après avoir lu dans Aristote que la tragédie est une imitation des actions, et non pas des hommes, je pense avoir quelque droit de dire la même chose de la comédie, et de prendre pour maxime que c’est par la seule considération des actions, sans aucun égard aux personnages, qu’on doit déterminer de quelle espèce est un poème dramatique.
Rousseau excelle aussi à manier l’épigramme ; il s’est pareillement essayé dans l’allégorie, à présent délaissée, ainsi que dans la comédie et l’épître, mais avec assez peu de succès.