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137. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Télémaque pousse des soupirs tendres vers le ciel ; il reconnaît la puissante protection de la Déesse. […] Ni les dieux du ciel, ni les traités qui suspendent les combats, ni les sommets des Alpes, ni la roche Tarpéienne n’ébranleront ma résolution. […] Plût au ciel que la Grèce n’eût à redouter que les armées Asiatiques ! […] L’expérience atteste que les hauteurs surtout sont frappées par la foudre du ciel. […] Le feu du ciel atteint de préférence les grands édifices et les arbres les plus élevés.

138. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

          Adieu, beau ciel, il faut mourir ! […] Le ciel impitoyable À placé sur le trône un prince infatigable. […] Oui, je te loue, ô ciel, de ta persévérance ! […] Les Déserts de l’Arabie Pétrée Qu’on se figure un pays sans verdure et sans eau, un soleil brûlant, un ciel toujours sec, des plaines sablonneuses, des montagnes encore plus arides, sur lesquelles l’œil s’étend et le regard se perd, sans pouvoir s’arrêter sur aucun objet vivant ; une terre morte, et pour ainsi dire, écorchée par les vents, laquelle ne présente que îles ossements, des cailloux jonchés, des rochers debout ou renversés ; un désert entièrement découvert où le voyageur n’a jamais respiré sous l’ombrage, où rien ne l’accompagne, rien ne lui rappelle la nature vivante : solitude absolue, mille fois plus affreuse que relie des forêts ; car les arbres sont encore des êtres pour l’homme qui se voit seul plus isolé, plus dénué, plus perdu dans ces lieux vides et sans bornes : il voit partout l’espace comme son tombeau ; la lumière du jour, plus triste que l’ombre de la nuit, ne renaît que pour éclairer sa nudité, son impuissance, et pour lui présenter l’horreur de la situation, en reculant à ses yeux les barrières du vide, en étendant autours de lui rabane de l’immensité qui le sépare de la terre habitée ; immensité qu’il tenterait en vain de parcourir : car la faim, la soif et la chaleur brûlante pressent tous les instants qui lui restent entre le désespoir et la mort.

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