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132. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Mais s’ils considèrent la gloire qui en revient et les fruits qu’on en recueille, ce qui leur en coûtera de peines et de travail pour s’y rendre habiles se changera en plaisir. […] Mais que si vous voyiez ceint du bandeau mortel Votre fils Télémaque approcher de l’autel, Nous vous verrions, troublé de cette affreuse image, Changer bientôt en pleurs ce superbe langage ; Éprouver la douleur que j’éprouve aujourd’hui, Et courir vous jeter entre Calchas et lui1. […] Un homme a d’autres plaisirs qu’une femme ; un riche et un pauvre en ont de différens ; un prince, un homme de guerre, un marchand, un bourgeois, un paysan, les vieux, les jeunes, les sains, les malades, tous varient ; les moindres accidents les changent. » (Ibid.) […] Grâce aux prestiges de sa flatteuse éloquence, tous les objets changent de face. […] Je puis assurer qu’on m’a vu souvent non-seulement répandre des larmes, mais changer de visage, pâlir, et ressentir une douleur qui avait le caractère de la véritable. » (Loc. cit.)

133. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Il est clair encore que le monarque qui, par mauvais conseil ou par négligence, cesse de faire exécuter les lois, peut aisément réparer le mal : il n’a qu’à changer de conseil, ou se corriger de cette négligence même. […] Ce ne fut en cette dernière action qu’une ligne de dix mille hommes de l’infanterie russe qui mit en déroute l’armée suédoise : tant les chose étaient changées ! […] Serait-ce donc à dire que l’ordre du monde doit changer selon nos caprices, que la nature doit être soumise à nos lois, et que, pour lui interdire un tremblement de terre en quelque lieu, nous n’avons qu’à y bâtir une ville244 ? […] Tout a bien changé dans la maison ! […] Manquer le moment décisif ; acharner notre amour-propre à changer quelque chose à un ensemble que nous n’avons pas même conçu, et diminuer, par notre intervention indiscrète, l’influence d’un ministre dont le crédit financier est et doit être plus grand que le nôtre… Messieurs, certainement il n’y a là ni sagesse ni prévoyance...

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