Il faut donc d’abord se rappeler ici ce que nous avons dit à propos de l’invention et de l’ordre : Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément ; ou du moins finissent, avec la méditation, par arriver et se ranger dans l’ordre voulu. […] Il arrive un moment où une langue semble avoir atteint son apogée sous le rapport du style, et où l’on court grand risque d’innover sans améliorer.
Celui qui dit incessamment qu’il a de l’honneur et de la probité, qu’il ne nuit à personne, qu’il consent que le mal qu’il fait aux autres lui arrive, et qui jure pour le faire croire, ne sait pas même contrefaire l’homme de bien. […] D’abord elle se plaint qu’elle est lasse et recrue1 de fatigue ; et le dieu prononce que cela lui arrive par la longueur du chemin qu’elle vient de faire : elle dit qu’elle est le soir sans appétit ; l’oracle lui ordonne de dîner peu : elle ajoute qu’elle est sujette à des insomnies, et il lui prescrit de n’être au lit que pendant la nuit : elle lui demande pourquoi elle devient pesante, et quel remède ? […] La mort n’arrive qu’une fois, et se fait sentir à tous les moments de la vie ; il est plus dur de l’appréhender que de la souffrir.