Cicéron emploie ce lieu commun, lorsqu’il dit que le consulat est caractérisé, non par les haches, les faisceaux, les licteurs, la robe prétexte, en un mot, par l’appareil extérieur qui l’accompagne, mais par l’activité, la sagesse, la vigilance, l’amour de la patrie, etc. […] Dans le poète grec, Phèdre se reprochant son amour désordonné pour Hippolyte, dit : « Je n’ignorais pas l’opprobre de cet indigne amour. […] Aucun citoyen n’ignore qu’on admire en lui des connaissances étendues, un esprit profond, un discernement juste, un cœur droit et pur, dévoré de l’amour du bien général. […] L’amour et la haine sont dans leur cœur sans vivacité. […] Notre volonté se porte vers ces objets, les poursuit, les aime, et s’y attache : de là l’amour.
L’amour de nos semblables chassera de nos cœurs l’égoïsme, vile passion qui éteint toute impulsion généreuse, et dessèche dans leur germe les plus beaux sentiments. […] La patrie est une autre famille à laquelle nous devons aussi amour, dévouement et respect. […] Ne perdons pas de vue un instant l’Être infini, puissant et bon, source éternelle de beauté, d’amour et d’intelligence ; c’est de lui que tout vient, c’est à lui que tout doit remonter par une aspiration naturelle d’adoration et de reconnaissance. […] Le goût a donc son origine dans l’amour du beau.