Voltaire (1694-1778) Né à Paris le 20 novembre 1694, François-Marie Arouet, qui devait prendre le nom de Voltaire, donna de très bonne heure des marques de son talent de poète et d’écrivain. […] Quand Voltaire, qui, de 1734 à 1749, avait séjourné surtout en Champagne, à Cirey, chez Mme du Châtelet, et, de 1750 à 1753, en Prusse, à la cour de Frédéric II, se fut établi définitivement dans sa terre de Ferney, sur la frontière de la France et de la Suisse, il donna encore quelques grandes œuvres historiques et dramatiques, et des romans satiriques, dont le style est admirable de pureté, de finesse et de vivacité.
Le Cinna de Corneille et le dernier acte des Horaces, peuvent être lus après Racine, et avec les Commentaires de Voltaire. […] Voltaire l’a employée de cette manière dans la Henriade : « Je ne vous peindrai point le tumulte et les cris, « Le sang de tous côtés ruisselant dans Paris, « Le fils assassiné sur le corps de son père, « Le frère avec la sœur, la fille avec la mère ; « Les époux expirant sous leurs toits embrasés, « Les enfants au berceau sur la pierre écrasés. […] Voltaire, dans la Henriade, tient la balance égale entre Richelieu et Mazarin : Henri, dans ce moment, voit sur des fleurs de lis Deux mortels orgueilleux auprès du trône assis : Ils tiennent sous leurs pieds tout un peuple à la chaîne ; Tous deux sont revêtus de la pourpre romaine ; Tous deux sont entourés de gardes, de soldats : Il les prend pour des rois.