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29. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

La conscience dit à l’homme de bien qu’il est grand devant Dieu, parce qu’il est pur devant lui, et cette grandeur le soutient sans l’enorgueillir, parce que, étant fondée sur la vérité, elle retourne à Dieu bien plus qu’elle ne descend à l’homme. […] Elle la sent inaltérable, et pourtant dépendante de la vertu, qui en est le principe, et qui elle-même dépend de la liberté venue de Dieu et assistée de lui. […] Plus je vieillis, plus je sens que la grâce de Dieu opère en moi le détachement de ce monde ; je ne me soucie plus que de faire la volonté de Dieu. […] J’ai payé ma dette dans la parole ; pourquoi refuserais-je aux jours qui me restent cette ineffable consolation d’écrire en paix pour Dieu ? […] C’est que l’âme en écrivant se possède tout entière ; rien ne se jette entre elle et Dieu pour lui ravir une expression.

30. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Dans les plus grandes âmes, Dieu laisse aussi des témoins, ou restes de ce qu’il en a ôté de misères. […] Il faut que Dieu te fasse cent fois plus d’impression que moi, vile et indigne créature. […] Au nom de Dieu, ayez la bonté, ma très-chère, sœur1, d’entrer là-dessus dans mes sentiments. […] Elle fait même autant de mal selon le monde que selon Dieu. […] Dieu n’est-il pas de trop ici ?

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