. — Corneille et Racine. Corneille dut avoir pour lui la voix de son siècle, dont il était le créateur ; Racine doit avoir celle de la postérité, dont il est à jamais le modèle. […] Corneille me paraît ressembler à ces Titans audacieux qui tombent sous les montagnes qu’ils ont entassées ; Racine me paraît le véritable Prométhée qui a ravi le feu des Cieux.
Il est certain que jusqu’au commencement du xviiie siècle nos relations littéraires avec les Anglais étaient presque nulles ; qu’il n’existait qu’un très petit nombre de traductions d’ouvrages anglais, et que Boileau, Corneille et Racine connaissaient à peine les noms de Milton et de Shakspeare. […] Un bel exemple en ce genre, cité par tous les critiques français, est le célèbre Qu’il mourût de Corneille, dans la tragédie d’Horace.