Les lignes suivantes, tirées de l’Oraison funèbre de la reine d’Angleterre, par Bossuet, montreront la réunion de toutes les qualités indiquées tout à l’heure. […] C’est ainsi que Bossuet, dans son Oraison funèbre du prince de Condé se propose de montrer que la piété est le tout de l’homme ; il le fait en ces termes : Sans ce don inestimable de la piété, que serait-ce que le prince de Condé avec tout ce grand cœur et ce grand génie ? […] C’est dans le siècle de Louis XIV que le genre de l’oraison funèbre a été porté à la plus grande perfection, et c’est à Bossuet qu’en est due la principale gloire ; aucun de nos orateurs en ce genre ne peut lui disputer le premier rang, malgré les incorrections et les inégalités qu’on remarque quelquefois dans son style. […] Le roi, la reine, Monsieur, toute la cour, tout le peuple, tout est abattu, tout est désespéré, et il me semble que je vois l’accomplissement de cette parole du Prophète : « Le roi pleurera, le prince sera désolé, et les mains tomberont au peuple de douleur et d’étonnement. » Fléchier n’est pas au rang de Bossuet dans l’oraison funèbre ; mais il vient après lui. […] L’exorde est d’une magnificence et d’une harmonie qui ne le cèdent en rien aux plus beaux de Bossuet : « Tout le peuple le pleura amèrement, et, après avoir pleuré durant plusieurs jours, ils s’écrièrent : Comment est mort cet homme puissant qui sauvait le peuple d’Israël ?
(6 novembre 1882), • Faire le tableau de la carrière littéraire de Bossuet. (12 novembre 1881). […] • Montrer par quelques exemples comment sont composées les Oraisons funèbres de Bossuet. (25 juillet 1882). […] • Lettre d’un bourgeois de Paris venant d’assister à l’oraison funèbre du prince de Condé, par Bossuet, à Notre-Dame. (11 août 1883). […] Des puristes rigoureux ont attaqué son style et mis au second plan celui que Bossuet appelle le plus grave des historiens, et Racine le plus grand peintre de l’antiquité. […] Sa mémoire reste donc pure et glorieuse, et Bossuet le compare aux saints pénitents qui ont mérité et obtenu la divine miséricorde.