Béranger 1780-1859 [Notice] Sage et avisé comme Franklin, épicurien aimable comme Horace et La Fontaine, Béranger éleva la chanson à la dignité de l’ode.
Or, comme il n’y a pas de récompenses auxquelles les hommes soient plus sensibles qu’à celles qu’ils tiennent de l’estime et du choix libre de leurs égaux, représentez-vous, dans une ville comme Athènes, la plus démocratique des cités grecques, quelle émulation doit s’élever entre les orateurs. […] J’ai vu des citoyens réunir les Grecs divisés, chasser les barbares de l’Europe, élever leur patrie au premier rang, maintenir leur ascendant contre les passions du peuple, les haines des factions, les intrigues des cités rivales, et j’ai conclu que de tels hommes d’État devaient être puissants par la parole. […] Non content d’élever son esprit au-dessus des préjugés de la multitude, il avait fortifié son caractère contre les épreuves qui l’attendaient, il l’avait endurci aux injustices, il l’avait préparé au supplice de la popularité.