Il faut que l’état de honte soit pour lui un état peu fréquent, peu prolongé, insupportable, et qu’il voie aussitôt par où il pourra en sortir : c’est ce que ne produit point l’humiliation ; elle s’accoutume à elle-même ; l’amour-propre, pour échapper à des émotions trop pénibles, se réfugie dans l’apathie ou dans l’insolence ; et les reproches, les sermons, les châtiments, au lieu de faire naître un repentir efficace, n’amènent qu’une lâche tristesse, ou une indifférence funeste3.
Nisard a dit de cette poésie délicieuse : « Elle s’épanche en des vers d’une harmonie que Racine même n’a pas connue : ce charme ne cessera qu’avec la langue française2. » Priére de l’indigent O toi dont l’oreille s’incline Au nid du pauvre passereau, Au brin d’herbe de la colline Qui soupire après un peu d’eau ; Providence qui les console, Toi qui sais de quelle humble main S’échappe la secrète obole Dont le pauvre achète son pain ; Charge-toi, seule, ô Providence, De connaître nos bienfaiteurs, Et de puiser leur récompense Dans les trésors de tes faveurs ! […] La nature a son ironie : Le livre échappa de ma main.