Le mot de Louis XIV à Villeroi, après la défaite de Ramillies : Monsieur le maréchal, on n’est plus heureux à notre âge, est un modèle de délicatesse et de magnanimité. […] Corneille, dans une de ses pièces (Othon), parlant de trois ministres qui cherchaient à profiter du règne du vieux Galba, termine par une expression d’une incroyable énergie : On les voyait tous trois se hâter sous un maître Qui, chargé d’un long âge, a peu de temps à l’être, Et tous trois à l’envi s’empresser ardemment A qui dévorerait ce règne d’un moment. […] Entre ces deux époques, le siècle de Louis XIV, âge de la virilité pour notre littérature, également éloigné de la faiblesse de l’enfance et de l’enfance de la caducité, se distingue, chez les meilleurs écrivains, par la justesse et la solidité des idées, par la beauté et la grandeur des images, ainsi que par l’élévation et la vivacité des sentiments.
Mais il faut convenir aussi, qu’elle s’ouvrit dès lors une carrière totalement inconnue aux siècles précédents, et où les âges postérieurs se sont vainement efforcés de l’atteindre.