Mais il évite tout ce qui est recherché, tout ce qui sent le travail et l’apprêt, en un mot, tout ce qui peut jeter dans le discours une lumière trop vive et trop éclatante. […] Les figures vives et piquantes, le choix et l’harmonie des mots, la variété des sons, les tours ingénieux et brillants, en un mot tout ce qui peut embellir le discours, lui convient et le caractérise. […] Il périssait, tel qu’une fleur qui étant épanouie le matin, répand ses doux parfums dans la campagne, et se flétrit peu à peu vers le soir : ses vives couleurs s’effacent ; elle languit, elle se dessèche ; et sa belle tête se penche ne pouvant plus se soutenir. […] Mais ce spectacle est pour nous plus ou moins ravissant, suivant les objets qui nous entourent, et qui excitent en nous des sensations plus ou moins vives. […] Elle raconte un fait particulier, un événement, une tempête, une bataille, un incendie, etc. ; mais avec tant de feu, avec des couleurs si vives et si animées, qu’on croit voir sous ses yeux l’objet même que décrit le Poète ou l’Orateur.
Un air transparent, un lever du jour radieusement calme, des nuages en monceaux, du nord au midi, des nuages d’un éclat, d’une couleur molle et vive, du coton d’or sur un ciel bleu. » 1. […] C’est son caractère propre de mêler des impressions morales à ses vives couleurs. […] C’est son caractère propre de mêler des impressions morales à ses vives couleurs.
Celui qui sent vivement, exprime sa pensée avec énergie, avec chaleur ; il s’inspire en composant ; son sujet lui apparaît avec des couleurs variées, sa pensée se produit par de vives et brillantes images. […] Le talent dépend sans doute des facultés naturelles de l’esprit, mais il a besoin d’être développé et perfectionné par l’étude, sinon il reste inconnu, semblable à ces pierres précieuses enfouies dans le sol, qui attendent la main du lapidaire pour briller d’un vif éclat. Dans les arts, un beau talent suppose toujours une vive imagination. […] Le talent imite, rassemble ; il peut être vif, brillant, étendu, fin, spirituel, élevé même ; mais il ne dépasse jamais certaines bornes Me la condition humaine.
Le sel de l’épigramme consiste dans le trait plaisant et inattendu, dans la pensée piquante ou moqueuse, et rendue d’une manière vive et agréable, et qu’on appelle le trait, la pointe ou le bon mot 72. […] L’épigramme a dans sa pointe quelque chose de plus vif, de plus étudié, de plus acéré ; le madrigal, au contraire, a quelque chose de plus doux, de plus gracieux. […] Nous avons cité celle de Piron qui n’est qu’une épigramme très vive. […] La pensée qui termine chaque couplet doit surtout être vive, piquante, avoir même quelque chose de caustique ou de mordant.
Il est plus vif, plus fort et plus serré que Catulle ; mais l’un et l’autre ne doivent être lus qu’avec la plus grande précaution, à cause des obscénités qu’ils renferment. […] La pensée ou pointe qui consiste dans un trait plaisant, ingénieux ou inattendu, et qui constitue ce qu’on appelle le sel de l’épigramme, doit être rendue d’une manière vive et agréable. […] Elle est vive et saillante dans l’épigramme plus spécialement réservée pour des sujets plaisants ou satiriques. […] L’épigramme a, dans son tour, quelque chose de plus vif, de plus piquant, de plus étudié : c’est l’esprit qui y domine.
Cette figure sert à exprimer le caractère d’une passion fougueuse, d’un sentiment vif et profond, la forte préoccupation d’un esprit qui s’attache à une seule pensée, et qui par cette raison répète souvent les mots qui la représentent. […] Disjonction La Disjonction supprime les particules conjonctives pour rendre le discours plus vif et plus animé. […] Ce vieillard avait un grand front chauve et un peu ridé, une barbe blanche pendait jusqu’à sa ceinture, sa taille était haute et majestueuse, son teint était encore frais et vermeil, ses yeux vifs et perçants, sa voix douce, ses paroles simples et aimables. […] Exclamation L’Exclamation est l’expression de tout sentiment vif et subit qui saisit l’âme : elle éclate d’ordinaire par des interjections. […] Cette figure donne au style un mouvement vif et imprévu qui frappe, saisit et étonne ; elle convient aux passions ardentes, et impétueuses, ou animées de quelque profond sentiment qui éclate avec transport.
Pour tout le reste, la poésie n’est autre chose qu’une fiction vive qui peint la nature. […] Vous voyez bien que la poésie, c’est-à-dire la vive peinture des choses, est comme l’âme de l’éloquence. […] La manière la plus vive et la plus touchante est donc la meilleure ? […] Alors il faut déployer les nuages vifs et les mouvements propres à exciter les passions. […] C’est le défaut de son temps, auquel son esprit vif et subtil lui donnait une pente naturelle.
Si le client se trouve dans le cas d’une démarche vive et forte, on doit faire sentir aux juges qu’il ne s’y détermine qu’à regret et par nécessité. […] La lumière trop vive importune, si on la présente brusquement, si on n’a pas l’art de ne la laisser voir qu’à demi, ou sous un voile transparent qui en adoucisse l’éclat. […] Vif, ardent, impétueux, il arrache la victoire des mains de l’adversaire, et vient fondre avec tant de violence, qu’on n’en peut soutenir l’effort. » (Orat., n°. 128.) […] Comment éprouver une émotion vive et profonde pour la faire naître dans les autres ? […] Par elle nous pouvons nous faire des images si vives et si justes des choses absentes, qu’elles les rendent présentes et comme exposées à nos yeux.
Toujours mesuré dans sa conduite, et jamais plus vif que dans un jour de combat, il ne régna paisiblement en Angleterre que parce qu’il ne voulut pas y être absolu. […] Cependant, comme on a observé que quand ils parlent, le récit est plus vif et plus animé, les historiens ont employé de temps en temps la forme dramatique pour égayer la monotonie du récit. […] Les images vives, les descriptions, les narrations animées figurent avec plus de succès dans l’histoire que les maximes ou pensées abstraites. […] Nous ne parlerons point de l’intérêt qui tient au fond des choses ; il n’en est point de plus grand, de plus noble, de plus vif, de plus varié, dans aucune narration. […] -C, entendant lire l’histoire d’Hérodote aux jeux Olympiques, sentit naître, dit-on, en lui une vive émulation : il écrivit, en effet, l’Histoire de la guerre du Péloponnèse.
La périphrase ne doit être employée que pour exprimer une idée par des traits plus distincts et plus sensibles, ou la présenter sous des couleurs plus vives et plus gracieuses. […] La description consiste à peindre sous les plus vives couleurs les attributs ou qualités principales d’une chose, à en reproduire les traits les plus saillants, les circonstances qui ajoutent le plus d’intérêt à l’objet que l’on décrit. […] La comparaison consiste à mettre en regard deux idées qui ont entre elles des rapports de similitude, et à rendre la première plus vive, plus touchante, plus lumineuse, en la rapprochant de la seconde qui est plus sensible, plus familière et plus facile à concevoir. […] C'est donc une joie vive qui les domine, et que Virgile a si bien exprimée par la répétition du mot Italiam : Cum procul obscuros colles humilemque videmus Italiam : Italiam primus conclamat Achates ; Italiam læto socii clamore salutant. […] C'est ici un sentiment de tristesse et de vive douleur.
Souvent le sujet, pour être dignement traité, demande avec la noblesse de l’expression les images les plus vives et les figures les plus brillantes ; parfois le grandiose des idées et la hauteur des vues exigent que le langage, pour y répondre, s’élève et s’agrandisse comme la pensée. […] De produire sur notre esprit une action vive et intense. […] L’antithèse entre la gloire et la chute d’un empire, d’un souverain, d’un héros, ne peut manquer d’être énergique, c’est-à-dire de produire sur l’âme une impression vive et profonde. […] Des idées diverses, des affections souvent contraires s’accumulent et se pressent tumultueusement dans l’âme agitée par une passion vive ; bientôt elles débordent et se répandent au dehors avec une entraînante impétuosité L’expression fidèle de cette phase de la passion constitue la véhémence du style.
Blair avec le plus vif intérêt, et que « dire qu’ils étaient bons, c’était n’en pas dire assez de bien. » M. […] Un objet qu’aucune qualité ne recommande d’ailleurs à notre attention, produit sur notre esprit une sensation vive et agréable, par cela seul qu’il est rare et nouveau. […] Par le secours de ces heureuses inventions, le monde physique ou moral n’a rien qu’on ne puisse peindre à l’esprit avec les couleurs les plus vives et les plus frappantes. […] Les nations dont le génie est ardent et vif, conservèrent un penchant naturel pour un genre de conversation qui offre à l’imagination quelque chose de séduisant. […] Le style périodique donne à la composition quelque chose de grand et de sérieux ; le style coupé est plus vif et plus frappant.
L’épopée, qui est un tableau héroïque des sentiments humains, laisse dans l’âme du lecteur une impression vive ; c’est cette impression qui doit être morale et vertueuse : le poème qui n’atteindrait pas ce but pécherait par la base, Mais si l’épopée doit avoir un caractère moral, il ne faut pas pour cela que le poète s’érige en moraliste et en philosophe. S’il est permis de jeter en passant quelques réflexions courtes et vives, qui éclairent l’ouvrage comme des traits lumineux, il ne faut pas oublier que l’action est l’élément essentiel de l’épopée. […] La foi religieuse, en animant ses récits, leur donne une consécration solennelle, et leur communique ce caractère mystérieux qui laisse dans les âmes une impression vive et durable.
Aucun talent moissonné dans sa fleur n’a dû laisser de plus longs souvenirs et de plus vifs regrets que celui d’André Chénier. […] Une vive sympathie a généralement accueilli les productions de ces noble jeune homme dont il n’était presque resté qu’un touchant souvenir. […] Tournure vive, empruntée au grec, pour : tend les mains en signe de prière.
Si nous voulons maintenant préciser davantage et exprimer la définition du beau littéraire, nous dirons que c’est la forme ou l’expression du vrai présenté d’une manière agréable, vive et frappante dans les productions de l’esprit. […] L’imagination est une faculté de l’âme par laquelle on se représente, avec les circonstances les plus frappantes et les couleurs les plus vives, les objets vers lesquels se porte la pensée. […] Le goût en matière littéraire, que Quintilien et les Latins appelaient discernement, jugement, judicium, est un sentiment exquis du bon et du beau, un discernement vif et délicat, net et précis des beautés et des défauts que renferme un ouvrage d’esprit.
L’apologue paraît avoir pris naissance dans l’imagination vive et métaphorique des Orientaux, qui croyaient à la métempsycose, et prêtaient aux animaux le sentiment et la raison ; c’est chez eux que nous trouvons les plus anciens apologues, employés dans les discours religieux, moraux et philosophiques. […] Le Phrygien Ésope, qu’on a regardé à tort comme l’inventeur de l’apologue, légua aux Grecs la sagesse orientale de ses fables, mais de vive voix et sans rien écrire ; il fit sentir le premier la puissance de ce moyen oratoire, auquel il dut sa célébrité.
Il n’est pas fort vif au dehors, mais il a beaucoup de vivacité au dedans, et peu de chose échappe à ses réflexions. […] O si l’Esprit divin, l’Esprit de force et de vérité, avait enrichi mon discours de ces images vives et naturelles qui représentent la vertu, et qui la persuadent tout ensemble, de combien de nobles idées remplirais-je vos esprits, et quelle impression ferait sur vos cœurs le récit de tant d’actions édifiantes et glorieuses ! […] Je n’ai pas oublié les bonnes qualités que j’ai remarquées autrefois en cette demoiselle presque dans son enfance2 : un esprit vif, une gaieté modeste, un air plein de discrétion et de prudence, au delà même de son âge, et je ne doute pas qu’elle ne vous fût très-utile pour la conduite de votre maison, et pour le soulagement de madame sa mère ; mais j’ai loué Dieu des bonnes dispositions qu’il lui a inspirées à la fin de sa vie ; elles vous rendront sa mort précieuse, par le souvenir de sa foi, de sa résignation, de son courage.
Le salut du matin qui renouvelle en quelque sorte le plaisir de la première arrivée ; le déjeuner, repas dans lequel on fête immédiatement le bonheur de s’être retrouvés ; la promenade qui suit, sorte de salut et d’adoration que nous allons rendre à la nature ; notre rentrée et notre clôture dans une chambre toute lambrissée à l’antique, donnant sur la mer, inaccessible au bruit du ménage, en un mot, vrai sanctuaire du travail ; le dîner qui nous est annoncé, non par le son de la cloche qui rappelle trop le collége ou la grande maison, mais par une voix douce ; la gaieté, les vives plaisanteries, les causeries ondoyantes qui flottent sans cesse durant le repas ; le feu pétillant de branches sèches autour duquel nous pressons nos chaises ; les douces choses qui se disent à la chaleur de la flamme qui bruit tandis que nous causons ; et, s’il fait soleil, la promenade au bord de la mer qui voit venir à elle une mère, son enfant dans les bras ; les lèvres roses de la petite fille qui parlent en même temps que les flots ; quelquefois les larmes qu’elle verse, et les cris de sa douleur enfantine sur le rivage de la mer ; nos pensées à nous, en considérant la mère et l’enfant qui se sourient, ou l’enfant qui pleure et la mère qui tâche de l’apaiser avec la douceur de ses caresses et de sa voix ; l’Océan qui va toujours roulant son train de vagues et de bruits ; les branches mortes que nous coupons en nous en allant çà et là dans le taillis, pour allumer au retour un feu prompt et vif ; ce petit travail de bûcheron qui nous rapproche de la nature et nous rappelle l’ardeur singulière de M. […] Je n’en ai pas une plus vive intelligence que vous.
Il y a un ton, un accent pour la colère, et cet accent doit être vif, prompt et coupé ; il y en a un autre pour la douleur et la plainte : il est touchant, égal, mêlé de quelques interruptions, accompagné de gémissements ; un autre encore pour la crainte, humble, hésitant, bas et faible le ton de la violence est pressant, véhément, menaçant, impétueux ; l’accent du plaisir est doux, tendre, plein d’abandon ; le chagrin qui ne cherche point à inspirer la pitié, prend un ton grave, sombre, uniforme. » Telles sont les recommandations générales de Cicéron qui nous semblent fort utiles aux lecteurs ou aux orateurs qui ne veulent point affecter désagréablement leur auditoire par une prononciation froide ou monotone. […] L’action doit eu être tantôt vive, animée, et tantôt tranquille ; tantôt même cesser absolument, lorsque le discours est calme, ou dans l’extrémité contraire, lorsque la passion est portée au plus haut point.