, sachant que je suis et serai toute ma vie, madame… La guerre et ses ravages À M. […] Combien d’étrangers, qui n’y étaient venus que pour un hiver, y ont passé toute leur vie ! […] Chacun garde pour soi ce qu’il en peut avoir au péril de sa vie. […] Toutes les denrées les plus nécessaires à la vie sont également inaccessibles aux Romains, tandis que plusieurs Français, non des plus huppés, tiennent table ouverte à tous venants. […] Voilà le Pamphlet des pamphlets, morceau d’un entraînement irrésistible, et dont le style, d’un bout à l’autre en harmonie avec le mouvement de l’inspiration la plus capricieuse et la plus hardie, est peut-être ce que l’on peut citer dans notre langue de plus achevé comme goût et de plus merveilleux comme art. » (Essais sur sa vie.
La vie pastorale peut être envisagée sous trois points de vue différents. […] Les scènes de la vie champêtre sont, ou du moins paraissent à ceux qui les décrivent, trop dénuées d’incidents. […] Sa vie est constamment uniforme. […] Il possède l’art d’ennoblir et de rendre agréables les détails les plus ordinaires de la vie champêtre. […] Le style d’Homère est aisé, naturel et surtout plein de vie.
Un fils expose sa vie pour sauver celle de son père : la cause, c’est l’amour filial, la reconnaissance, l’instinct du cœur ; l’effet, c’est la gratitude du vieillard, le bonheur d’avoir réussi, et d’avoir accompli un devoir sacré. […] Sous la plume d’un écrivain habile, les circonstances se développent avec art ; elles s’animent pour offrir un tableau pittoresque : la composition prend de la chaleur et de la vie. […] Le théâtre n’est autre chose que le jeu des passions, c’est-à-dire la vie humaine avec ses combats divers. L’histoire, c’est le drame des peuples ; la poésie lyrique peint les émotions intimes de l’âme ; le roman, les passions de la vie commune. […] Exemple : La santé, la vie, la gloire, la beauté, les plaisirs, les honneurs, les richesses, ne sont que vanité : donc tout n’est que vanité.
Mourez, Thraséas, mourez sans aller au sénat défendre votre innocence, sans chicaner votre vie en face des délateurs ; dérobez vos yeux et vos oreilles au spectacle de la servitude de Rome, aux cris de la populace, cette vieille ennemie de tous les condamnés ; mourez, entouré de vos amis, et donnez-leur la dernière leçon de la sagesse sous les mauvais princes, la leçon de bien mourir. […] Vous mourez, satisfait de sortir d’une vie où la vertu n’a rien à faire qu’à s’envelopper de sa majesté et à se garder de toute souillure ; vous mourez sans ostentation comme sans espoir, ne croyant pas que le monde vaille la peine que vous lui donniez un exemple ou que vous fassiez un vœu pour lui. […] Tout ce qui vit est médiocre, et l’homme veut, par son imagination au moins, échapper à cette médiocrité qui le presse de tous côtés, qui est le sort de la vie terrestre, il le sait, mais qui n’est pas la vocation de son âme. […] Puis, si j’ai accompli, en parlant, la moitié seulement de mon projet, je suis dans le petit nombre des gens heureux, ayant fait de ma vie la moitié ou le quart de ce que je voulais faire4. […] Ils inspirent de la confiance pour celui qui s’en sert ; car on reconnaît à un tel emploi de la langue commune un homme qui sait la vie et les choses et qui s’en tient rapproché. — Ces mots font le style franc. »
Une fin glorieuse, en effaçant les taches de leur vie, n’a-t-elle pas plus servi la république que leurs défauts particuliers n’auraient pu lui être nuisibles ? […] Abandonnant, à l’imagination l’incertitude de l’avenir, mais ne consultant que leur cœur sur la certitude du présent, persuadés d’ailleurs que le vrai salut du soldat est plutôt dans la mort qu’il trouve au sein de la vengeance que dans la fuite qui ne sauve que sa vie, ils ont évité la honte attachée au titre humiliant de vaincus ; ils se sont en quelque sorte identifiés avec la victoire, et leur âme, exempte de crainte, est sortie du combat avec toute sa gloire, sans avoir même senti pencher la balance du destin ». […] qui doit prodiguer sa vie dans les combats ? […] Heureux ceux pour qui la main des dieux plaça la prospérité aux bornes mêmes de la vie !
César s’était plaint que l’on en voulait à sa vie, et avait manifesté des soupçons : l’orateur s’efforce de le tranquilliser. […] Tous les citoyens de Rome, ceux surtout qui vous doivent la vie, ont-ils donc moins d’intérêt que vous-même à empêcher l’efffet de ces soupçons ? […] Pouvez-vous donc avoir de meilleurs amis que ceux d’entre nous à qui vous avez accordé la vie, contre toute espérance ? […] Non, cet excès de fureur n’est pas concevable ; et jamais un soldat ne préférera sa propre vie à celle du chef à qui il doit tous ses avantages. […] Tous ceux qui le furent ont perdu la vie par leur folle opiniâtreté, ou la doivent à votre clémence.
C’est là qu’est la pitié, la souffrance et l’amour ; C’est là qu’est le rocher du désert de la vie, D’où les flots d’harmonie, Quand Moïse viendra, jailliront quelque jour4. […] Une voix sera là pour crier à toute heure : Qu’as-tu fait de ta vie et de ta liberté ? […] Recevant d’âge en âge une nouvelle vie, Ainsi s’en vont à Dieu les gloires d’autrefois ; Ainsi le vaste écho de la voix du génie Devient du genre humain l’universelle voix… Et de toi, morte hier, de toi, pauvre Marie, Au fond d’une chapelle il nous reste une croix ! […] Il dira plus tard : J’ai perdu ma force et ma vie Et mes amis et ma gaîté : J’ai perdu jusqu’à la fierté Qui faisait croire à mon génie. […] Nous sommes prêtres de Vesta ; notre vie est le feu sacré que nous avons mission d’en retenir, jusqu’à ce que Dieu lui-même l’éteigne en nous.
[Notice] Orateur et homme d’État formé par une longue expérience de la vie publique, M. […] C’est là ce qui s’appelle l’intelligence, et bientôt, à la pratique, cette simple qualité, qui ne vise pas à l’effet, est de plus grande utilité dans la vie que tous les dons de l’esprit, le génie excepté, parce qu’il n’est, après tout, que l’intelligence elle-même, avec l’éclat, la force, l’étendue, la promptitude. […] En effet, avec ce que je nomme l’intelligence, on démêle bien le vrai du faux ; on ne se laisse pas tromper par les vaines traditions ou les faux bruits de l’histoire ; on a de la critique, on saisit bien le caractère des hommes et des temps ; on n’exagère rien, on ne fait rien trop grand ou trop petit, on donne à chaque personnage ses traits véritables ; on écarte le fard, de tous les ornements le plus malséant en histoire, on peint juste ; on entre dans les secrets ressorts des choses, on comprend et on fait comprendre comment elles se sont accomplies ; diplomatie, administration, guerre, marine, on met ces objets si divers à la portée de la plupart des esprits, parce qu’on a su les saisir dans leur généralité intelligible à tous ; et quand on est arrivé ainsi à s’emparer des nombreux éléments dont un vaste récit doit se composer, l’ordre dans lequel il faut les présenter, on le trouve dans l’enchaînement même des événements ; car celui qui a su saisir le lien mystérieux qui les unit, la manière dont ils se sont engendrés les uns les autres, a découvert l’ordre de narration le plus beau, parce que c’est le plus naturel ; et si, de plus, il n’est pas de glace devant les grandes scènes de la vie des nations, il mêle fortement le tout ensemble, le fait succéder avec aisance et vivacité ; il laisse au fleuve du temps sa fluidité, sa puissance, sa grâce même, en ne forçant aucun de ses mouvements, en n’altérant aucun de ses heureux contours ; enfin, dernière et suprême condition, il est équitable, parce que rien ne calme, n’abat les passions comme la connaissance profonde des hommes. […] On regardait ces restes d’agitation comme la vie d’un État libre. […] Ce ne fut là qu’un moment ; mais il n’y a que des moments dans la vie des peuples, comme dans celle des individus1.
Non moins habile à nouer une intrigue, à exciter la surprise, et à combiner des situations, qu’à représenter toutes les variétés de la vie, il possède dans une variété parfaite l’imagination, la sensibilité et la raison. […] Vie exemplaire. […] Rappelons ici ces vers de Casimir Bonjour : Ce sont les arts qui font le charme de la vie, Et par eux une femme est toujours embellie. […] Je ne suis point de ceux-là qui étudient les moindres actions de leur vie, et apportent de l’art à tout ce qu’ils font et à tout ce qu’ils ne font pas. […] Jamais encore on n’avait peint l’homme, dans cette sphère de la vie, avec une vérité si profonde ; jamais on n’avait saisi avec cette sagacité pénétrante les caractères, leurs traits saillants et leurs nuances variées ; jamais on n’était descendu aussi avant dans les obscurs replis où se cachent les ressorts des actions humaines.
— Mais c’est que, pour s’instruire et savoir bien chanter, Il faudrait savoir écouter, Et babillard n’écouta de sa vie. […] Souvenez-vous que dans la vie Sans un peu de travail, on n’a point de plaisir. […] Vous m’avez tout donné : la vie et la lumière, Le blé qui fait le pain, les fleurs qu’on aime à voir, Et mon père et ma mère, et ma famille entière ; Moi, je n’ai rien pour vous, mon Dieu, que la prière Que je vous dis matin et soir. […] Tandis qu’en vos palais tout flatte voire envie, À genoux sur le seuil, j’y pleure bien souvent ; Donnez : peu me suffit ; je ne suis qu’un enfant ; Un petit sou me rend la vie.
Avant lui et après lui, cette parfaite harmonie, qui dure si peu dans la vie littéraire d’un peuple, ou n’est pas encore ou bientôt n’est plus… » Le texte original des Pensées avait été fort altéré par ses premiers éditeurs : M. […] Manilius avait dit la même chose, au début du livre IV de ses Astronomiques, en peignant les chimériques illusions qui dévorent la vie humaine : Victuros agimus semper, nec vivimus unquam ; Et Voltaire a traduit ainsi ce vers : Nous ne vivons jamais, nous attendons la vie. […] De même, Montesquieu : « La religion chrétienne, qui ne semble avoir pour but que la félicité de l’autre vie, fait encore notre bonheur dans celle-ci. »
Quelle est la turpitude domestique dont ta vie ne porte les stigmates ? […] Vous lui conserviez sans doute la vie pour le faire marcher devant votre char le jour de votre triomphe. […] Vous avez gardé le pirate en vie ; combien de temps ? […] Que deviendra la vie en commun sur cet agréable rivage ? […] le danger qu’il avait à craindre de perdre la tête et la vie ?
Lisez la vie de saint Louis, vous verrez combien les grandeurs de ce monde sont au-dessous des désirs du cœur de l’homme. […] Ce n’est point l’ouvrage des réflexions seules : il y faut de l’exercice, de la dissipation, une vie unie et réglée. […] On peut rapprocher de cette lettre, qui est de 1676, celle que Mme de Maintenon écrivit sur la mort de son frère au duc de Noailles, le 9 juin 1703 : on y voit « qu’il ne lui avait donné, en toute sa vie, d’autre joie que celle d’être mort saintement ». […] Mme de La Maisonfort, à qui est écrite cette lettre (1691 ou 1692), venait d’embrasser, non toutefois sans quelque hésitation, la vie religieuse.
On comprend que Rabelais n’ait jamais pu souffrir celui qu’il appela « le démoniaque de Genève », ce sectaire flegmatique dont la vie fut un implacable combat, même contre ses propres soldats. […] Le plus mémorable de ses titres littéraires est l’Institution chrétienne, dont la première édition parut en 1535, et qu’il transforma jusqu’à la fin de sa vie, pour en faire le code de ses fidèles. […] Au reste elle etoit si paisible qu’il n’y avoit que la veue qui donnast apparence de vie. […] Seulement priez Nostre Seigneur qu’il nous face la grace de ne point fleschir, mais que nous preferions son obeyssance à nostre vie, quand mestier sera6, et que nous craignions plus de l’offenser que d’esmouveoir toute la rasge des meschans contre nous, et en la fin qu’il luy plaise d’apaiser tous les tumultes qui pourroient rompre le cœur des infirmes : car c’est ce qui me poise7 plus que tout le reste.
Ils travaillaient avec une sollicitude commune pour l’intérêt commun ; ils n’avaient de différends que ceux qu’une douce et tendre amitié faisait naître ; et, dans l’endroit du pays le plus écarté, séparés de leurs compatriotes indignes de leur présence, ils menaient une vie heureuse et tranquille : la terre semblait produire d’elle-même, cultivée par ces vertueuses mains. […] Le soir, lorsque les troupeaux quittaient les prairies et que les bœufs fatigués avaient ramené la charrue, ils s’assemblaient, et, dans un repas frugal, ils chantaient les injustices des premiers Troglodites et leurs malheurs, la vertu renaissante avec un nouveau peuple et sa félicité ; ils célébraient la grandeur des dieux, leurs faveurs toujours présentes aux hommes qui les implorent, et leur colère inévitable à ceux qui ne les craignent pas ; ils décrivaient ensuite les délices de la vie champêtre et le bonheur d’une condition toujours parée de l’innocence. […] C’est un trait de cette vie dont les historiens ne nous disent pas que quelque autre conquérant puisse se vanter. […] Mais ce qui honore la sagesse de Montesquieu, c’est qu’ils renferment le plus bel éloge de la vie sociale… Montesquieu fonde le bonheur sur la justice, affermissant les droits de chacun, pour l’indépendance de tous. » 1. […] Dès sa première jeunesse, Montesquieu n’avait pas seulement étudié les lois en jurisconsulte ; il les avait approfondies en philosophe, s’appliquant à saisir leurs motifs et à démêler leurs rapports au milieu de tant de contradictions : non content, dans ce but, de s’adresser aux livres, il avait parcouru les principaux pays de l’Europe, en sorte que l’ouvrage qu’il leur a consacré fut l’emploi d’une partie importante de sa vie.
Bernardin de Saint-Pierre 737-1814 [Notice] Sa vie se divise en deux époques. […] Nous restâmes ainsi entre la vie et la mort, depuis le lever du soleil, jusqu’à trois heures après-midi1. […] Mais bientôt émues elles-mêmes par ces scènes religieuses de lumière et d’ombre, et surtout par le sentiment du tombeau de Jean-Jacques, elles se mirent à chanter une romance ; leurs voix douces, se mêlant aux chants lointains des rossignols1, me firent sentir que, s’il y avait des harmonies entre la lumière de l’astre des nuits et les forêts, il y en avait encore de plus touchantes entre la vie et la mort. […] Les espérances sont les nerfs de la vie : dans un état de tension, ils sont douloureux ; tranchés, ils ne font plus de mal. […] J’aurai présenté de beaux tableaux, j’aurai consolé, fortifié et rassuré l’homme dans le passage rapide de la vie.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Des générations de rois issus du même sang se sont succédé pendant dix siècles au gouvernement du même peuple, et, malgré cette perpétuité d’intérêt et de commandement, ils n’ont pu couvrir aux yeux du monde les fautes de leurs pères, et maintenir sur leur tombe le faux éclat de leur vie. […] Le sentiment que nous donne le bien accompli sous l’œil de Dieu renferme une certitude qui nous élève et nous console par-dessus tout, la certitude que notre vie est utile et qu’elle ne passe pas en vain dans le monde. […] Ce qu’il nous faut, pour nous sentir utiles et nous attacher à notre vie, c’est la certitude de travailler à quelque chose d’éternel ; et nous l’avons. […] Là où la vie publique est établie, tout homme riche est patricien ou peut le devenir. […] Le droit est la seconde initiation à la vie publique.
Un sommeil calme et pur, comme sa vie, Un long sommeil a rafraîchi ses sens. […] Telle est encore celle-ci de Job : « La vie de l’homme sur la terre est un combat. […] Du magnanime Henri qu’il contemple la vie ; Dès qu’il put se venger il en perdit l’envie : Inspirez à Louis cette même douceur : La plus belle victoire est de vaincre son cœur. […] L’espérance, toute trompeuse qu’elle est, sert au moins à nous mener à la fin de la vie par un chemin agréable. […] L’un, voyant croître ses moissons, bénit la mémoire de celui à qui il doit l’espérance de sa récolte ; l’autre, qui jouit en repos de l’héritage qu’il a reçu de ses pères, souhaite une éternelle paix à celui qui l’a sauvé des désordres et des cruautés de la guerre ; ici l’on offre le sacrifice adorable de Jésus-Christ pour l’âme de celui qui a sacrifié sa vie et son sang pour le bien public ; là, on lui dresse une pompe funèbre, où l’on s’attendait de lui dresser un triomphe ; chacun choisit l’endroit qui lui paraît le plus éclatant dans une si belle vie ; tous entreprennent son éloge ; et chacun s’interrompant lui-même par ses soupirs et par ses larmes, admire le passé, regrette le présent, et tremble pour l’avenir.