Sous un vieux chêne, il sait attendre Le déclin du brûlant soleil : Puis sur un gazon frais et tendre, Il va chercher un doux sommeil. […] L’un plus pur, l’autre plus sublime, Tous deux partagent notre estime Par un mérite différent : Tour à tour ils nous font entendre Ce que le cœur a de plus tendre, Ce que l’esprit a de plus grand. […] Un autre Poète, dont le nom m’est échappé, offre aussi un bel exemple de posographie dans ces vers où il peint l’attitude d’une personne qui va écouter à une porte : Cependant il hésite, il approche en tremblant, Posant sur l’escalier une jambe en avant, Étendant une main, portant l’autre en arrière, Le cou tendu, l’œil fixe, et le cœur palpitant, D’une oreille attentive avec peine écoutant.
Cette rivière est navigable dès sa source ; dès sa plus tendre enfance.
Cette éducation commença avec sa naissance : la frugalité, la douceur, la tendre amitié, voilà les objets qu’il aperçut en sortant du berceau. […] Cependant nous remarquâmes tous une tendre inquiétude sur son visage.
J’ouvre le poëme de la Pitié, je tombe sur l’histoire d’une jeune fille qui consacrait son existence à soigner son vieux père : Son âme, dévouée à ces doux exercices, A son vieux domestique enviait ses services ; Les plus humbles emplois flattaient son tendre orgueil. […] Ecoutez Iphigénie : D’un œil aussi content, d’un cœur aussi soumis, Que j’acceptais l’époux que vous m’aviez promis, Je saurai, s’il le faut, victime obéissante, Tendre au fer de Calchas une tête innocente… Aussi soumise, soit ; mais aussi contente !
Tendre, enjouée, rêveuse, malicieuse, compatisssante, pathétique et parfois sublime, sans y penser, elle est aussi prompte au sourire qu’aux larmes, elle raille sans amertume, elle badine sans licence comme sans pruderie, elle prend le ton des sujets les plus divers avec une souplesse qui ravit, et un abandon qui défie l’art le plus accompli. […] Et là-dessus, elle tombe sur son lit, et tout ce que la plus vive douleur peut faire, et par des convulsions, et par des évanouissements, et par un silence mortel, et par des cris étouffés, et par des larmes amères, et par des élans vers le ciel, et par des plaintes tendres et pitoyables, elle a tout éprouvé.
Elle est légitime, puisque c’est un droit naturel du public de juger des écrits qu’on lui expose ; et elle est utile, puisqu’elle ne tend qu’à faire voir par un raisonnement sérieux et détaillé les défauts et les beautés des ouvrages. […] L’honneur est tendre et se blesse de peu : tel est le goût ; et tandis que le jugement se mesure avec son objet ou le pèse dans la balance, il ne faut au goût qu’un coup d’œil pour décider son suffrage ou sa répugnance, je dirai presque son amour ou sa haine, son enthousiasme ou son indignation, tant il est sensible, exquis et prompt !
Elle est délicate et ingénieuse dans le madrigal plus particulièrement consacré à des sujets tendres, gracieux ou galants. […] La charade suivante est bien connue : Mon premier est cruel quand il est solitaire ; Mon second, moins honnête, est plus tendre que vous ; Mon tout, à votre cœur, dès l’enfance a su plaire, Et, parmi vos attraits, est le plus beau de tous.
Les langues, en vieillissant, tendent de plus en plus vers l’abstraction et la généralisation, parce que les peuples qui les parlent prennent de plus en plus une tendance philosophique.
En effet, à la vivacité si brillante qui la distingue, à son enjouement si hardi et si spirituel, quel tendre dévouement aux maux de ceux qui l’entourent, quelles solides qualités d’un cœur droit, généreux et vraiment chrétien ne joint-elle pas ? […] Comme elle se sent forte et vigoureuse, elle bannit la crainte et tend les voiles de toutes parts à l’espérance qui l’enfle et la conduit129. […] Que n’avez-vous pensé de bonne heure à vous faire de tels amis, qui maintenant vous tendraient les bras, afin de vous recevoir dans les tabernacles éternels ? […] Nous montrons aux jeunes gens le but certain auquel ils doivent tendre, la route assurée qu’ils doivent tenir, les illusions et les dangers qu’ils doivent éviter. […] Il représenta tantôt des princesses brûlantes d’amour et ne respirant que l’adultère et les forfaits, tantôt des rois dégradés par l’adversité, au point de se couvrir de haillons et de tendre la main, à l’exemple des mendiants.
C’est de cette manière qu’elles tendent à éclairer le goût, à prévenir les écarts du génie, ou à le ramener dans la bonne voie. […] La Providence semble avoir expressément indiqué le but utile auquel doivent tendre les plaisirs que le goût nous procure, en leur faisant tenir un juste milieu entre les plaisirs des sens et ceux de l’esprit. […] C’est en ce sens que l’on dit que les Commentaires de César sont sublimes, comme on le dirait d’un sonnet, d’une pastorale, d’une tendre élégie, et de l’Iliade d’Homère. […] Cela vient de la nature même de l’émotion que tend à produire une description sublime, émotion qui ne peut souffrir rien de médiocre, ni subsister dès qu’elle s’affaiblit. […] Aucun effort de génie n’est capable de soutenir l’âme à une hauteur si fort au-dessus de sa situation ordinaire, vers laquelle elle tend sans cesse à retomber.
Elle consiste à exprimer en quelques vers délicats, des pensées ou des sentiments tendres. […] Lorsque la chanson contient le récit d’une aventure touchante ou exprime un sentiment tendre, on l’appelle romance. […] Au moyen âge, le lai fut un récit chanté, une sorte de roman abrégé ou de fabliau mélancolique et tendre. […] Que ces vers que je viens de lire Ont un accent tendre et touchant ! […] Ont un accent tendre et touchant !
Le Paon Si l’empire appartenait à la beauté et non à la force, le paon serait sans contredit le roi des oiseaux ; il n’en est point sur qui la nature ait versé ses trésors avec plus de profusion : la taille grande, le port imposant, la démarche fière, la figure noble, les proportions du corps élégantes et sveltes, tout ce qui annonce un être de distinction lui a été donné ; une aigrette mobile et légère, peinte des plus riches couleurs, orne sa tête, et l’élève sans la charger ; son incomparable plumage semble réunir tout ce qui flatte nos yeux dans le coloris tendre et frais des plus belles fleurs, tout ce qui les éblouit dans les reflets pétillants des pierreries, tout ce qui les étonne dans l’éclat majestueux, de l’arc-en-ciel : non seulement la nature a réuni sur le plumage du paon toutes les couleurs du ciel et de la terre, pour en faire le chef-d’œuvre de la magnificence, elle les a encore mêlées, assorties, nuancées, fondues de son inimitable pinceau, et en a fait un tableau unique, où elles tirent de leur mélange avec des nuances plus sombres et de leurs oppositions entre elles, un nouveau lustre, et des effets de lumière si sublimes, que notre art ne peut ni les imiter ni les décrire. […] Fille aimable du bienfait, tu te fais reconnaître à ton tour : tu ménages, dans l’ordre social, un doux échange de procédés et un commerce de tendres affections. […] Les brebis qui bêlent, avec leurs tendres agneaux, bondissent sur l’herbe. […] Ces nouveaux partisans ont pré tendu, contrairement à Boileau (Voir, vol.
La délicatesse du style est l’expression simple et naïve des choses délicatement senties, c’est-à-dire des pensées et des sentiments tendres et délicats. […] Cependant, il ne faut pas affecter de prodiguer les sentiments tendres et les pensées délicates, afin de ne pas lasser la sensibilité, comme l’a fait Demoustier dans ses Lettres sur la mythologie, et pour ne pas tomber dans des fadeurs plus fines que délicates, comme cela est arrivé à Fontenelle dans ses Pastorales. […] Un oiseau peut se faire entendre Après la saison des beaux jours, Mais sa voix n’a plus rien de tendre ; Il ne chante plus ses amours.
Je suppose que l’on ait cette matière : Ora lacrymis rigat, palmasque tendit ad sidera. […] Il s’agit ici de peindre l’inquiétude de ce tendre père, qui redoute que cet instrument de salut ne devienne pour son enfant un instrument de mort. […] Il semble voir les mains de ce tendre père qui s’élèvent pour commencer cette touchante peinture, et qui retombent aussitôt ; et pourquoi ?
Ce n’est pas sans raison que, dès notre plus tendre enfance, on nous enseigne les premiers éléments des Belles-Lettres, quelle que soit la carrière que nous devions fournir dans le monde.
Il s’agit donc de prouver, 1º que Clodius a été l’agresseur, et que c’est lui qui a tendu des embûches à Milon, Cicéron le prouve, par le récit même du fait, par ce chef-d’œuvre de narration dont nous avons déjà parlé, et qu’il nous tardait de mettre sous les yeux de nos lecteurs. […] que dirai-je à mon frère Quintus, maintenant absent, à ce tendre frère, qui a si douloureusement partagé mes malheurs !
Est-ce un pamphlet, ou le jeu d’une imagination tendre et subtile, qu’inspire la passion du beau et du bien ? […] Il fut sur le point de ramener ses chevaux en arrière, et de retarder le jour, pour rendre le repos à celui qui l’avait perdu. « Je veux, dit-il, qu’il dorme : le sommeil rafraîchira son sang, apaisera sa bile, lui donnera la santé et la force dont il aura besoin pour imiter les travaux d’Hercule ; lui inspirera je ne sais quelle douceur tendre qui pourrait seule lui manquer.
» Mon père, ému, tendit à son housard fidèle Une gourde de rhum qui pendait à sa selle, Et dit : « Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. » Tout à coup, au moment où le housard baissé Se penchait vers lui, l’homme, une espèce de maure, Saisit un pistolet qu’il étreignait encore, Et vise au front mon père en criant : « Caramba2 ! […] — D’abord, surtout pour celle Qui berça tant de nuits ta couche qui chancelle, Pour celle qui te prit jeune âme dans le ciel, Et qui te mit au monde, et depuis tendre mère, Faisant pour toi deux parts dans cette vie amère, Toujours a bu l’absinthe et t’a laissé le miel !
Son époux s’enfonça dans un désert sauvage : Là, seul, touchant sa lyre, et charmant son veuvage, Tendre épouse ! […] Enfin il revenait triomphant du trépas : Sans voir sa tendre amante, il précédait ses pas ; Proserpine à ce prix couronnait sa tendresse. […] Et j’attendis en vain à sa place déserte Une tendre caresse et le baiser du soir. […] Jadis, il m’en souvient, du fond de leurs roseaux, Tes nymphes répétaient le chant plaintif et tendre Qu’aux échos de Passy ma voix faisait entendre. […] Hâtez-vous de répandre Des pleurs que vous arrache un intérêt si tendre.