L’auteur d’un argument sur l’Oreste d’Euripide remarque que cette pièce, ainsi que l’Alceste, a un dénoûment comique il cite encore un exemple de Sophocle, et il ajoute : « En un mot, il y a beaucoup d’exemples de ce genre dans la tragédie. » Comparez Villemain, Tableau du xviii e siècle, IIIe partie, v e leçon.
Toute l’église était parée de tableaux, de devises et d’emblèmes qui avaient rapport aux armes ou à la vie du chancelier : plusieurs actions principales y étaient peintes. […] Tableau de la Fronde : quel fut le rôle de la princesse pendant ces troubles ? […] De ce principe, comme du centre, se répand la lumière sur toutes les parties de cet ouvrage ; de même qu’un peintre place dans son tableau le jour, en sorte que d’un seul endroit il distribue à chaque objet son degré de lumière, tout le discours est un ; il se réduit à une seule proposition, mise au plus grand jour par des tours variés. […] Si l’on s’est élevé aux idées les plus générales, et si l’objet en lui-même est grand, le ton paraîtra s’élever à la même hauteur ; et si, en le soutenant à cette élévation, le génie fournit assez pour donner à chaque objet une forte lumière, si l’on peut ajouter la beauté du coloris à l’énergie du dessin, si l’on peut, en un mot, représenter chaque idée par une image vive et bien terminée, et former de chaque suite d’idées un tableau harmonieux et mouvant, le ton sera non seulement élevé, mais sublime.
Qu’on ne soit donc pas étonné que, dans des temps bien postérieurs, le tableau désolant des malheurs qu’avait entraînés l’abus de ce qu’il y a de mieux au monde, ait fait prendre à un philosophe célèbre le parti rigoureux de se déclarer contre les sciences en général, et contre celles en particulier qui avaient le plus contribué à pervertir les lumières naturelles.
Le style est un tableau des idées qui naissent dans l’esprit, et de la manière dont elles y naissent.
On peut dire aussi qu’il y a richesse toutes les fois qu’une phrase, un mot même réveille plusieurs idées profondes, découvre un vaste tableau, ou fait saisir à l’instant des rapports qui semblaient ne devoir se révéler qu’à la réflexion ou à une lecture longue et variée. […] » Sans doute, et le tableau est saisissant de vérité.
Il n’eut ni débuts, ni déclin, et ses premiers croquis sont aussi étonnants que ses tableaux les plus achevés. […] J’enrage de voir de ces gens qui se traduisent en ridicule malgré leur qualité ; de ces gens qui décident toujours, et parlent hardiment de toutes choses sans s’y connaître ; qui, dans une comédie, se récrieront aux méchants endroits et ne bougeront pas à ceux qui sont bons ; qui, voyant un tableau ou écoutant un concert de musique, blâment de même et louent tout à contre-sens, prennent par où ils peuvent les termes de l’art qu’ils attrapent, et ne manquent jamais de les estropier ou de les mettre hors de place.
Elle s’occupe plus de la chronique2 des lettres que de leur histoire, et elle fait plus de portraits que de tableaux. […] Si son objet est élevé, si elle ne fait tort ni à l’esprit humain qu’elle étudie dans son imposante unité, ni au génie de la France, qu’elle veut toujours montrer semblable à lui-même, ni à notre langue qu’elle défend contre les caprices de la mode, il faut avouer qu’elle se prive des grâces5 que donnent aux trois premières sortes de critique la diversité, la liberté, l’histoire mêlée aux lettres, la beauté des tableaux, la vie des portraits, les rapprochements de la littérature comparée.
Ce genre est le plus facile, parce qu’il ne demande ni invention, ni ordre, ni ensemble, ni disposition de parties ; il présente une succession de tableaux dont chacun séparément peut avoir du mérite, mais dont la réunion offre une fastidieuse monotonie.
Cet homme unique, qui n’a pas plus été imité dans son genre, que la Fontaine dans le sien, fait d’un seul coup de pinceau un tableau achevé. […] Chacune de ces pensées, caractérisée par une raison lumineuse, par un sentiment vif et profond, est un trait de flamme qui éclaire, qui échauffe : c’est, pour ainsi dire, un tableau de toute la religion.
L’artiste lui doit la vérité qui fait les chefs-d’œuvre ; vérité admirable, mais dont l’expression est une, immuable, fixée à jamais dans une statue antique ou dans un tableau de Raphaël. […] Sobre et concise, La Fontaine l’a élevée dans ses tableaux inimitables, au plus haut degré de la poésie. […] Le peintre, comme l’orateur et comme le poète, détermine en idée les personnages, les épisodes, les plans de son tableau ; il les dispose et en arrête l’ordonnance générale avant de commencer l’ébauche ; il peint enfin, et la couleur est pour lui ce que le style est pour l’écrivain. […] Toutefois cette fidélité rigoureuse n’exclut pas l’art et la délicatesse du récit, ni l’éloquence et l’énergie des tableaux. […] 4° Hypotypose ou tableau sensible.
Tel est entre autres ce tableau de l’affabilité de Trajan, opposée à la sombre férocité de Domitien, son prédécesseur.
On peut rapporter à la description : le tableau, qui est une description assez courte, et dont les traits sont fortement caractérisés ; le portrait, qui décrit un être animé : tels sont les portraits du cheval, du chien, dans Buffon ; le caractère, qui est un portrait moral : tels sont les célèbres Caractères de La Bruyère ; le parallèle, qui consiste à peindre les ressemblances et les différences qui existent entre deux personnages ou deux caractères. […] Pour cela, il ne faut pas se borner à reproduire la nature morte, il faut la vivifier par le sentiment ; il faut surtout y montrer l’homme, les êtres vivants, pour rompre, par un peu de mouvement et, d’âme, cette monotonie qui résulte toujours d’un tableau purement descriptif. […] Un peintre habile sait ménager dans un tableau l’ombre et la lumière, et tirer du clair-obscur de merveilleux effets : l’art de l’écrivain est le même ; l’opposition des tons et des couleurs, donne à l’ensemble du mouvement, de la variété, et fait ressortir les parties essentielles. […] « La grandeur, l’étonnante mélancolie de ce tableau, ne sauraient s’exprimer dans les langues humaines, les plus belles nuits en Europe ne peuvent en donner une idée.
Il est aussi féminin, lorsqu’il signifie le tableau attaché à la maison d’un marchand, d’un cabaretier, etc. = loger à une telle enseigne. […] En parlant de deux tableaux : = celui-ci est d’un grand peintre. Celui-ci est adjectif, parce qu’il sert, en quelque manière, de qualificatif au substantif tableau, dont il rappelle l’idée. […] Je vais, dans un même tableau, en présenter un de chacune des trois autres.
Il n’est pas rare que le dissertateur, le romancier, le poète, dans la vue d’instruire, de plaire ou de toucher, donnent des définitions étendues et ornées, qu’ils entrent dans des détails, fassent des comparaisons, mettent sous les yeux des exemples, opposent plusieurs tableaux entre eux, rapportent toutes les circonstances d’un événement, et, de même, s’appuient sur les témoignages, la renommée, la loi, etc. […] Il faut que les pensées s’y succèdent avec la plus grande rapidité ; que l’orateur, en ne disant rien de faible, rien d’inutile, y fasse, selon le besoin, une courte récapitulation des preuves les plus solides qu’il a développées, de ce qu’il a dit de plus essentiel et de plus frappant, et qu’il représente dans un tableau raccourci, mais où les objets soient bien distincts, tout ce qui peut faire la plus vive et la plus forte impression sur l’auditeur. […] Son génie abondant et impétueux crée presque à chaque instant des tableaux pleins de vie et de feu, enfante des idées de la plus grande élévation, et anime tout ce qu’il produit de la chaleur et de la vivacité du sentiment. […] Villemain Sur les avantages et les inconvénients de la critique (couronné en 1814) ; les Tableaux littéraires de la France au xviiie siècle, de MM.
: Il boit la coupe empoisonnée ; la terre se tait ; Toute la ville le sait ; Rome entière admirait les Fabiens, 5° Le nom de l’auteur pour la chose qu’il a produite : Un Homère, un Virgile, pour une édition d’Homère, de Virgile ; Un Raphaël, pour un tableau de Raphaël ; Un barème, pour un livre d’arithmétique ; Une carcel, pour une lampe, etc. […] Aussi opposerons-nous à ce triste tableau les descriptions plus gaies, plus riantes de Versailles et de ses jardins, la première par J. […] Cette figure, appliquée dans les vers suivants de Voltaire, contribue beaucoup à rendre ce tableau plus effrayant ; fleuri de Bourbon raconte à la reine d’Angleterre les horreurs de la Saint-Barthélemy : Je ne vous peindrai point le tumulte et les cris, Le sang de tous côtés ruisselant dans Paris, Le fils assassiné sur le corps de son père, Le frère avec la sœur, la fille avec la mère, Les époux expirants sous leurs toits embrasés, Les enfants au berceau sur la pierre écrasés : Des fureurs des humains c’est ce qu’on doit attendre. […] J’ajoute à ces tableaux la peinture effroyable De leur concorde impie, affreuse, inexorable, Funeste aux gens de bien, aux riches, au sénat, Et, pour tout dire enfin, de leur triumvirat.
Il en devait être ainsi : on a pu voir, dans le tableau rapide que nous venons d’esquisser de l’éloquence ancienne, qu’elle tenait essentiellement au caractère et à la constitution d’un peuple ; et qu’elle avait rencontré, chez les Grecs et les Romains, un concours de circonstances qu’il lui était impossible de retrouver parmi les nations modernes.
Au tableau de la guerre et de ses fatigues, Voltaire oppose l’oisive opulence et la vie molle et tranquille de l’habitant des villes.
L’étude des genres en prose qui termine l’ouvrage renferme un tableau complet de l’éloquence, de l’histoire et du roman ; nous avons fait un historique de ce dernier genre, dont nous avons signalé avec soin les dangers et les abus.
Il n’eut ni débuts, ni déclin, et ses premiers croquis sont aussi étonnants que ses tableaux les plus achevés. […] J’enrage de voir de ces gens qui se traduisent en ridicules, malgré leur qualité ; de ces gens qui décident toujours3, et parlent hardiment de toutes choses sans s’y connaître ; qui, dans une comédie, se récrieront aux méchants endroits, et ne bougeront pas à ceux qui sont bons ; qui, voyant un tableau, ou écoutant un morceau de musique, blâment de même, et louent tout à contre-sens, prennent par où ils peuvent les termes de l’art qu’ils attrapent, et ne manquent jamais de les estropier, et de les mettre hors de place.