Revenons donc à la vérité, à la nature, et l’ordre rentrera dans nos idées, et les mots diront ce qu’ils doivent dire. […] Or, comme cette idée générale du beau est elle-même quelque chose de vague, il faut savoir parfaitement distinguer ce qui constitue l’espèce de beauté relative à l’objet auquel on l’applique ; nous nous sommes assez étendus sur cet article au commencement de l’ouvrage, pour nous dispenser d’y revenir. […] Mais le cœur, mais le sentiment n’y trouveront rien, absolument rien, et n’en reviendront qu’avec plus de plaisir au morceau délicieux que nous venons de citer. […] Booz engage l’aimable Ruth à revenir glaner dans son champ, tant que durera la moisson. Elle revient le matin suivant, et trouve le vieillard endormi au milieu de ses serviteurs : Des gerbes soutenaient sa tête vénérable.
Il revient le lendemain et les jours suivants, et finit par tirer cette famille de la misère. — Réflexions. […] « Le chevalier de Nantouillet était tombé de cheval ; il va au fond de l’eau, il revient, il retourne, il revient encore ; enfin il trouve la queue d’un cheval, il s’y attache. Ce cheval le mène à bord ; il monte sur le cheval, se trouve à la mêlée, reçoit deux coups dans son chapeau et revient gaillard. […] Je suis bien aise que vous reveniez pour ma fille. […] Pour moi, je revins à Paris, comme vous pouvez vous l’imaginer.
Imaginez-vous que des dames m’ont proposé d’aller dans une maison qui regarde droit dans l’Arsenal, pour voir revenir notre pauvre ami. […] Je fus hier au Buron2, j’en revins le soir ; je pensai pleurer en voyant la dégradation de cette terre : il y avait les plus vieux bois du monde ; mon fils, dans son dernier voyage, y a fait donner les derniers coups de cognée. […] Fouquet et le mien, cette conduite acheva de me faire revenir ; je me raccommodai avec vous à mon retour de Bretagne ; mais avec quelle sincérité ! […] Vous savez encore notre voyage de Bourgogne, et avec quelle franchise je vous redonnai toute la part que vous aviez jamais eue dans mon amitié : je revins entêtée de votre société. […] Il monta à cheval le samedi à deux heures, après avoir mangé, et, comme il avait bien des gens avec lui, il les laissa tous à trente pas de la hauteur où il vouloit aller, et dit au petit d’Elbeuf : « Mon neveu, demeurez là : vous ne faites que tourner autour de moi, vous me feriez reconnoître. » M. d’Hamilton, qui se trouva près de l’endroit où il alloit, lui dit : « Monsieur, venez par ici ; on tire du côté où vous allez. — Monsieur, lui dit-il, vous avez raison ; je ne veux point du tout être tué aujourd’hui, cela sera le mieux du monde. » Il eut à peine tourné son cheval qu’il aperçut Saint-Hilaire, le chapeau à la main, qui lui dit : « Monsieur, jetez les yeux sur cette batterie que je viens de faire placer là4. » M. de Turenne revint, et dans l’instant, sans être arrêté, il eut le bras et le corps fracassés du même coup qui emporta le bras et la main qui tenoient le chapeau de Saint-Hilaire.
Il faut donc en revenir au plan de M. […] Il est donc bien magnanime l’effort de donner une portion de son revenu pour sauver tout ce qu’on possède ! […] Contrarié de nouveau, il revenait plus pressant et plus clair, et présentait la vérité en images frappantes ou terribles. […] Le ministre Necker proposait, pour suffire aux besoins du trésor, de décréter un impôt extraordinaire du quart des revenus de chaque citoyen.
Tel livre didactique présente, après l’exorde, une synthèse, dont tout le reste de l’ouvrage n’est que le développement analytique, sauf à conclure parfois en faisant revenir la synthèse primitive : ainsi l’Esprit des lois, l’Emile de Rousseau, etc. […] Boileau a dit encore à propos du récit : Soyez vif et presse dans vos narrations ; et Horace à propos de la thèse : Quicquid præcipies, esto brevis… Je reviendrai sur la précision, quand il sera question du style. […] Ensuite il revint chez lui ; il y changea de vêtement et de chaussure ; il attendit quelque temps, comme il arrive d’ordinaire, que sa femme fût prête ; enfin il partit. » Que de longueurs ! […] La description revient presque inévitablement en quelque ouvrage que ce soit.
II Il n’en est pas des générations d’hommes comme des feuilles des forêts, qui reviennent à chaque printemps, toujours les mêmes. […] (J’en reviens toujours à mes comparaisons militaires ; mais qu’est-ce que la parole, sinon le glaive de la paix ?) […] Ce voyage terminé (et je ferai en sorte de vous en abréger les longueurs), nous reviendrons au logis, c’est-à-dire en France — ou plutôt vous y reviendrez seuls et sans guide, tandem custode remoto.
Mais le sage revient aisément à soi ; et il y a dans la politique, comme dans la religion, une espèce de pénitence plus glorieuse que l’innocence même, qui répare avantageusement un peu de fragilité par des vertus extraordinaires, et par une ferveur continuelle ». […] Le même orateur fait de la modestie de son héros le tableau suivant : « Il revenait de ses campagnes triomphantes, avec la même froideur et la même tranquillité que s’il fût revenu d’une promenade, plus vide de sa propre gloire que le public n’en était occupé.
Il me semble en mon sein sentir battre des ailes ; Un air intérieur me soulève avec elles, Me porte, et je m’envole à chaque lieu connu, Léger comme un oiseau vers son nid revenu. […] Il me semble à sa voix du passé revenir, Triste et fier à la fois de ce long souvenir ; Et, suivant son récit dans ma propre mémoire, Je me laisse, en rêvant, raconter mon histoire, Comme si de quelque autre on racontait les jours. […] Il a dix milles de long, compte 5,000 habitants, 3,000 écus de revenus et une armée de 400 hommes.
Je revins enfin à huit heures de chez Mme de Lafayette ; mais en entrant ici, bon Dieu ! […] Vous ne comprenez pas que cela puisse jamais revenir à Picard. […] On lui dit que c’était une dame malade, qui revenait d’une de ses maisons de campagne. […] C’étaient deux années de son revenu. […] Je reviens jusqu’à la maison.
Le rôti qui avait manqué, non pas à la table du roi, mais aux vingt-cinquièmes, lui revenait toujours à l’esprit. […] J’ai quelquefois des rêveries dans ces bois, d’une telle noirceur, que j’en reviens plus changée que d’un accès de fièvre. […] Vous savez que je vous donnai une manière de devise qui vous convenait : voici un mot que j’ai écrit sur un arbre pour mon fils, qui est revenu de Candie : Vago di fama 3 ; n’est-il point joli pour n’être qu’un mot ?
Mais c’est surtout pour les âmes sensibles et aimantes que Massillon est le livre chéri, qu’elles recherchent avec le plus de soin, auquel elles reviennent avec le plus de plaisir. […] Que vous revient-il de votre animosité et de votre amertume ? […] Revenons à Massillon, et poursuivons l’analyse de son discours. […] Le juste meurt comme l’impie, l’homme comme la bête ; et nul ne revient pour nous dire lequel des deux avait eu tort. — Des discours vagues, des doutes usés, des incertitudes éternelles, des suppositions chimériques, sur lesquels on ne voudrait pas risquer le malheur ou le bonheur d’un seul de ses jours, et sur lesquels on hasarde une éternité tout entière !
je vous retiens à mon service… » Monseigneur ne tarda guère à revenir. […] Je remercierai mon neveu don Fernand de m’avoir donné un si joli garçon : c’est un vrai présent qu’il m’a fait. » J’avais été, dans l’après-dînée, chercher mes hardes et mon cheval à l’hôtellerie où j’étais logé ; après quoi j’étais revenu souper à l’archevêché, où l’on m’avait préparé une chambre fort propre et un lit de duvet. […] Si, par malheur pour toi, il me revenait qu’on dît dans la ville que mes discours n’ont plus leur force ordinaire, et que je devrais me reposer, je te le déclare tout net, tu perdrais avec mon amitié la fortune que je t’ai promise.
On peut aussi, quand on est dans une certaine familiarité, se jeter à côté, et traiter un autre sujet, pour revenir, à la fin de sa lettre, aux souhaits de bonheur qu’on a d’abord écartés. […] Donnons de cette femme célèbre une lettre écrite à sa fille, le 20 février 1671, sur un incendie dont elle a été témoin ; ce sera, en même temps, un exemple de sa manière et un modèle pour les jeunes gens : Vous saurez qu’avant-hier au soir mercredi, après être revenue de chez M. de Coulanges, où nous faisions nos paquets les jours d’ordinaire, je songeai à me coucher. […] Enfin il revint à nous dans cette rue où j’avais fait asseoir sa femme.
Nous ne savons rien de nouveau, rien qui me fasse plaisir, sinon que Fanfan reviendra vendredi. […] Il revient à la compagnie, et s’aigrit contre elle. […] être aussi ferme et aussi patient qu’il est insupportable, attendre en paix qu’il revienne demain aussi sage qu’il était hier. […] Bénéfice, en parlant du clergé, désigne une charge spirituelle accompagnée d’un certain revenu que l’église donne à un homme dans les ordres.
Revenons, par exemple, à l’idée république. […] Ici, je ne puis m’empêcher de revenir sur les objections. […] J’ai cherché à bien m’expliquer au commencement du chapitre précédent : les lieux assurément ne sont pas les idées, et je ne les présente pas comme tels ; mais, s’il m’est permis de revenir, à cause de son exactitude, sur une comparaison tirée d’objets purement matériels, je dirai : Les compartiments d’une boutique ne sont pas non plus les marchandises, et cependant si le marchand est privé de ce secours, si les matériaux de son commerce gisent confusément entassés autour de lui, il perdra un temps précieux avant de mettre la main sur la denrée demandée.
Il se donna le temps de rallier ce qu’il put de la compagnie ; il conserva toujours la dignité de la magistrature et dans ses paroles et dans ses démarches, et il revint au Palais-Royal au petit pas, sous le feu des injures, des menaces, des exécrations et des blasphèmes. […] Il se passa3 lui-même lorsqu’il revint au Palais-Royal, et il est constant qu’il toucha tout le monde, à la réserve de la reine, qui demeura inflexible. […] Il y revint le lendemain, ou plutôt il y fut porté sur la tête des peuples avec des acclamations incroyables.
Là, ses yeux errants sur les flots D’Ulysse fugitif semblaient suivre la trace : Elle croit voir encor son volage héros ; Et, cette illusion soulageant sa disgrâce, Elle le rappelle en ces mots, Qu’interrompent cent fois ses pleurs et ses sanglots : « Cruel auteur des troubles de mon âme1 Que la pitié retarde un peu tes pas : Tourne un moment tes yeux sur ces climats ; Et, si ce n’est pour partager ma flamme, Reviens du moins pour hâter mon trépas. […] « Cruel auteur des troubles de mon âme, Que la pitié retarde un peu tes pas : Tourne un moment tes yeux sur ces climats ; Et, si ce n’est pour partager ma flamme, Reviens du moins pour hâter mon trépas. » C’est ainsi qu’en regrets sa douleur se déclare : Mais bientôt, de son art employant le secours, Pour rappeler l’objet de ses tristes amours, Elle invoque à grands cris tous les dieux du Ténare. […] Ces sons lugubres et sourds, dont la désinence revient sans cesse à l’oreille, produisent un admirable effet d’harmonie imitative.
Il fait un long calcul de ses revenus et il ne peut vivre. […] je reviens, quelle joie ! […] Vous revenez à vos génies, je m’en tiens à mes sots. […] Le mal de mer fait son effet sur les convives, on revient comme on est parti, l’estomac vide. […] Deux ans après ses dix navires reviennent.
Mais que me revient-il des peines que je prends ? Et que vous revient-il des vôtres, Gens importants, gens affairés, Qui dupes de vos soins, et tous les jours leurrés, Vous croyez cependant plus sages que les autres ? […] Elle se courbe par bonté vers ses inférieurs, et revient sans efforts dans son naturel. […] Il grossit sa voix à mesure qu’il s’approche ; le voilà entré : il rit, il crie, il éclate : on bouche ses oreilles ; c’est un tonnerre : il n’est pas moins redoutable par les choses qu’il dit, que par le ton dont il parle : il ne s’apaise, et il ne revient de ce grand fracas, que pour bredouiller des vanités et des sottises. […] Les divers canaux qui formaient ces îles, semblaient se jouer dans la campagne : les uns roulaient leurs eaux claires avec rapidité ; d’autres avaient une eau paisible et dormante ; d’autres, par de longs détours, revenaient sur leurs pas, comme pour remonter vers leur source, et semblaient ne pouvoir quitter ces bords enchantés.